mardi 20 décembre 2016
Attentat au marché de Noël. La tristesse s’est abattue sur Berlin
A peine sortie de la bouche du métro que pointe déjà derrière le brouillard le clocher tailladé de la Gedächtniskirche. | Ouest-France/Sébastien Vannier
Sébastien Vannier, correspondant pour Ouest-France à Berlin.
Le matin après le drame, Berlinois et touristes viennent observer avec recueillement les lieux de l’attentat qui a secoué la ville hier soir. Un camion a foncé délibérément sur la foule, tuant au moins douze personnes et en blessant une cinquantaine.
Au lendemain de ce terrible attentat, qui a frappé Berlin, dans le métro qui mène à la célèbre station du « Zoo », c’est un silence pesant qui règne. Inhabituelle, cette ambiance se traduit par des regards hagards, des sourires qui ont disparu. Plus personne ne s’intéresse aux informations sportives qui défilent sur les téléviseurs. Dans la rame suivante, une classe d’enfants crie gaiement. Espérons, se disent sûrement les passagers, qu’ils n’étaient pas devant la télévision hier soir.
Périmètre sécurisé
Zoologischer Garten. La station rendue célèbre par le roman « Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée » est elle aussi bien calme pour une heure de pointe. A peine sortie de la bouche du métro que pointe déjà derrière le brouillard le clocher tailladé de la Gedächtniskirche.
L’Eglise du Souvenir et son marché de Noel ont été hier le théâtre de l’attentat qui a coûté la vie à 12 personnes. Le périmètre est largement sécurisé et les policiers veillent le long des barrières. En arrière-plan, on aperçoit encore les cabanes du marché, des stores et de nombreuses décorations ont été arrachés sur la course folle du camion. Sur les toits aux alentours, quelques silhouettes noires des forces de sécurité tournent également en prenant de la hauteur.
Sur les toits aux alentours, quelques silhouettes noires des forces de sécurité tournent également en prenant de la hauteur. | Ouest-France/Sébastien Vannier
« Sentiment bizarre »
Beaucoup de journalistes sont présents en cette froide matinée, quelques touristes qui cherchent à s’orienter au milieu de ces rues traditionnellement très passantes et désormais bloquées. Mais aussi quelques Berlinois venus se rendre compte eux-mêmes de la situation.
Matthias, 29 ans, effectue quelques photos avec son téléphone : « J’étais hier soir au marché de Noel avec ma copine juste avant que cela n’arrive. On se disait justement qu’il était bien réussi cette année, joliment fait et j’ai même fait quelques achats de Noël. Ensuite, on est allé en salle de fitness, c’est en revenant que j’ai eu les premiers messages de ma mère me demandant si j’allais bien. C’est un sentiment très bizarre. Jusque-là, les attentats, on avait l’impression que c’était loin. Et là, c’est juste à côté de mon appartement. Non, vraiment, c’est très bizarre de voir cette place comme cela. Mais je voulais venir pour le voir directement ». Matthias reste encore longtemps pensif en observant ce marché de Noël désormais vide et inaccessible.
Lumières de fête éteintes
Alan aussi sent l’émotion monter. Germano-américain de 57 ans, il commence à parler en anglais, puis en allemand : « Je passe tous les jours ici pour aller au travail. Une heure plus tôt hier soir, on est passé en bus à côté en revenant d’un concert. Cela faisait longtemps qu’on pensait que les marchés de Noël pourraient être une cible. Et voilà, c’est arrivé. C’est un jour qui marquera l’histoire de la ville. En voyant tout cela aujourd’hui, j’en perds mes mots. »
D’autres sont venus déposer des fleurs, en silence. Beaucoup ont les yeux rougis en voyant ces lieux historiques de la capitale allemande, où les lumières de fête sont désormais éteintes.
D’autres sont venus déposer des fleurs, en silence. Beaucoup ont les yeux rougis en voyant ces lieux historiques de la capitale allemande, où les lumières de fête sont désormais éteintes. | Ouest-France/Sébastien Vannier
Des fleurs et des bougies en hommage. | Ouest-France/Sébastien Vannier
(ouest-france.fr || Publié le 20/12/2016)
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