Carine JANIN.
L’association Handicap International relance, comme chaque année, sa vente de sacs à sapin. Conditionnés par un Établissement et service d’aide par le travail, dans le Rhône, ces grands sacs dorés recueillent le sapin et ses aiguilles après les fêtes, avant de partir au compost. Une manière alternative de récolter des fonds, qui rapporte 675 000 € à l’association.
C’est la dernière ligne droite pour une trentaine d’ouvriers de l’Établissement et service d’aide par le travail (Esat) Les ateliers Louis Jaffrin, à Mornant, dans le Rhône, à quelques dizaines de kilomètres de Lyon. Depuis le mois de juin et jusqu’à début décembre, ils travaillent sans relâche au conditionnement de 450 000 sacs à sapin.
En maïs, certifié sans OGM
Comme chaque année, l’association Handicap International met en vente ces grands sacs dorés, conçus en maïs et certifiés sans OGM. « Pendant les fêtes, le sac à sapin décore le pied du sapin et a l’avantage de recueillir les aiguilles qui tombent, rapporte Anne-Sophie Bouteille, chargée de la commercialisation et des partenariats à Handicap International. Une fois les fêtes passées, on rhabille le sapin avec le sac, direction la déchetterie ». Il y est accepté avec les déchets verts où il se composte en quatre à huit semaines.
« Une bonne action »
Vendu en grandes surfaces, dans les magasins de bricolage, les jardineries, les fleuristes, les pépiniéristes et sur le site de Handicap international, le sac à sapin est vendu 5 €, dont 1,50 € est reversé à l’association.Pour l’association, qui a lancé le produit, au départ en plastique, il y a 23 ans, c’est « une manière alternative de collecter des fonds. Le sac à sapin, c’est un produit malin, pratique, solidaire. Une bonne action ! ».
Et ça marche. Cette année, les 450 000 sacs à sapin mis en vente vont « permettre de collecter 675 000 € », indique Anne-Sophie Bouteille. Une petite somme, rapportée à la collecte totale de fonds privés, qui grimpe à 20 millions d’euros par an. « Mais le produit nous donne aussi de la visibilité à notre association, ce qui génère d’autres dons » souligne la responsable.
Un travail qui a « du sens »
Conçus par la marque Biolice de Limagrain, les sacs à sapin arrivent à l’Esat de Mornant en rouleaux prédécoupés. Les salariés, des personnes handicapées mentales, se chargent de les découper, de les glisser dans un étui puis sur des présentoirs en carton.
« C’est, pour nous, un partenariat fondamental, explique Rodolphe Rambaud, qui pilote cet Esat. Nous sommes, avec Handicap International, deux associations. Si on s’arrêtait, les ouvriers seraient malheureux. Car c’est un travail qui a du sens pour eux. Et qui les valorise. D’autant plus qu’ils voient la pub de Handicap international à la télé. Ils savent que ces sapins, ce sont eux qui les ont fournis ».
Pour assurer la commercialisation du produit, l’association bénéficie du coup de pouces de différents partenaires. Certaines sociétés offrent gratuitement leur service et défiscalisent, en contrepartie, pour mécénat. « En échange d’un référencement gracieux, les grandes enseignes profitent de l’image solidaire du sapin et de l’association », illustre aussi Anne-Sophie Bouteille.
Partout dans le monde
Les fonds récoltés serviront à financer les actions de l’association Handicap International, dont le siège est à Lyon mais qui a des antennes dans huit pays. « Actuellement, nous sommes présents dans 59 pays, dont la Syrie, sur 310 projets de réadaptation, prévention, réinsertion, et sensibilisation autour du handicap ».
De son côté, une fois les fêtes passées, les 30 ouvriers de l’Esat Les Ateliers Louis Jaffrin, membre de l’Adapei 69, vont se remettre au travail. Mais sur un autre projet. « Les six premiers mois de l’année, explique Rodolphe Rambaud, nous confectionnons les kits Plio d’Handicap International, qui sont vendus en septembre dans les grandes surfaces pour recouvrir les livres scolaires ».
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