lundi 26 septembre 2016
Le Papy des chiffonniers de Phnom Penh est décédé
retraité d'IBM, Christian des Pallières est parti pour le Cambodge en 1993 et a créé, deux ans plus tard, un centre d'accueil pour les enfants. | OF
Anne-Laure Porée.
Une des grandes figures de l’humanitaire vient de s’éteindre au Cambodge. Christian des Pallières, 81 ans, Manchois d’origine, est « parti en paix », disent ceux qui ont accompagné son dernier souffle. Il s'est éteint dans cette maison construite au milieu de l’organisation Pour un Sourire d’Enfant (PSE), une organisation montée il y a un peu plus de vingt ans, à la force de la volonté.
L'association Pour un sourire d'enfant est orpheline. Son fondateur, Christian des Pallières, est mort samedi.
En 1995, Christian et Marie-France des Pallières découvrent la décharge de Phnom Penh et ces gamins marchant pieds nus dans les immondices et dans une odeur intenable pour ramasser et trier les déchets. De ce travail abominable les gamins tirent quelques riels pour aider leur famille à survivre.
Le choc de leur rencontre avec ceux qu’on appelle les chiffonniers de Phnom Penh, et la dureté des conditions de vie sur ces montagnes de déchets, donnent à Christian des Pallières et à sa femme, le courage et l’énergie de se battre pendant vingt ans pour que ces enfants pauvres aient accès à des repas corrects, des soins de santé et surtout une éducation et des formations qui leur permettraient d’échapper à leur condition miséreuse.
Le couple commence à prendre en charge une vingtaine d’enfant au printemps 1996. Le principe de base consiste à compenser la baisse de revenu engendrée par la scolarisation de l’enfant par un don en riz à la famille. Aujourd’hui, plus de 6 000 enfants sont pris en charge quotidiennement, selon PSE, et 28 métiers sont désormais enseignés dans ses murs.
Papy
Partis de rien, le couple des Pallières a franchi de nombreux obstacles pour parvenir à réduire la misère des enfants de la décharge. Chaque année, ils arpentaient les routes de France pour sensibiliser au quotidien insupportable de ces familles et chercher des parrainages.
D’une grande générosité et d’une grande simplicité, Christian des Pallières laisse derrière lui cette impressionnante réalisation qu’est PSE. L’organisation a sorti de la pauvreté des milliers de Cambodgiens qui relayent aujourd’hui sur les réseaux sociaux l’annonce de son décès, et lui rendent hommage en parlant de lui comme de leur héros. Ils l’appelaient affectueusement Papy. Leur Papy cambodgien avait fondé l’un des plus importants et des plus remarquables projets de soutien à l’enfance. Pour leur engagement, le couple Des Pallières avait d’ailleurs reçu du roi la nationalité cambodgienne.
Un film documentaire qui sortira en France le 5 octobre, Les Pépites , raconte l’épopée extraordinaire de cette famille Des Pallières (le couple et leurs 4 enfants) partie en camping car faire le tour du monde et que le destin a conduit au Cambodge. Ce film touchant, réalisé par Xavier de Lausanne, transmet sans aucun doute le testament de Christian des Pallières. Même si la décharge a déménagé aujourd’hui, la lutte contre la pauvreté, elle, n’est pas terminée. Et la mission de PSE se poursuit, avec des Cambodgiens qui portent les valeurs de leur mentor et entretiennent celle que Christian des Pallières défendait entre toutes : la solidarité.
(ouest-france.fr)
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