lundi 26 septembre 2016
La Suisse dit oui à la surveillance électronique par les services secrets
Les Suisses ont massivement répondu "oui" ce dimanche par référendum à une loi autorisant les services secrets à surveiller les communications téléphoniques et les activités sur internet. | Joël Le Gall
Les Suisses ont massivement répondu "oui" ce dimanche par référendum à une loi autorisant les services secrets à surveiller les communications téléphoniques et les activités sur internet pour notamment déjouer les nouvelles menaces terroristes
Selon les résultats définitifs, deux tiers (65,5%) des électeurs ont accepté cette nouvelle loi sur le renseignement, un chiffre dépassant largement les prévisions des sondages réalisés pendant la campagne (53-58%), avec un taux de participation d'environ 43% (habituel en Suisse).
En revanche, ils sont 59,4% à avoir dit « non » à une hausse des retraites dont le gouvernement avait souligné la charge financière très élevée qu'elle représentait. Ils ont aussi rejeté à 63,6% une initiative populaire défendue par les Verts qui demandaient une réduction de la consommation des ressources naturelles. Seuls les habitants du canton de Genève l'ont soutenue.
Nouvelle loi sur le renseignement
Le « oui » à la nouvelle loi sur le renseignement est de nature à satisfaire le gouvernement qui considérait qu'il n'était plus possible de répondre aux nouvelles menaces, en particulier terroristes, car les services secrets n'avaient le droit de collecter des informations que dans le domaine public ou si elles étaient disponibles auprès d'autres autorités.
La Suisse n'est « pas une cible, mais elle peut être une base arrière ou logistique ou financière pour ces terroristes », a fait valoir sur le plateau de la télévision suisse publique RTS le vice-président du Parti démocrate-chrétien (PDC), Yannick Buttet.
Après les attentats du 11 septembre 2001
Le Parlement avait voté la loi en 2015, mais une alliance formée du Parti socialiste, des Verts et d'organisations comme le Parti Pirate qui craignent des dérives comme celles aux Etats-Unis dénoncées par Edward Snowden avait pris l'initiative de ce référendum.
Cet ex-agent de l'Agence de sécurité nationale (NSA) avait en effet dévoilé en 2013 l'ampleur du réseau de surveillance électronique américain mis en place après les attentats du 11 septembre 2001.
"Scandale des fiches"
Au cours de la campagne, les opposants à la loi avaient aussi rappelé le « scandale des fiches » qui avait défrayé la chronique en 1989 lorsque les Suisses avaient appris avec stupeur que 900 000 d'entre eux étaient fichés par la police en fonction de leurs opinions politiques, syndicales et autres.
(ouest-france.fr)
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