mercredi 6 juillet 2016

Mer de Chine : Tokyo pour condamner Pékin

Shinzo Abe espère que le G7 dénoncera les constructions d'infrastructures chinoises sur les îlots revendiqués par plusieurs pays.

Si le gouvernement japonais a compris qu'il aura beaucoup de mal à faire valider par les membres du G7 ses projets de relance économique par la dépense publique, son Premier ministre, Shinzo Abe, espère au moins réussir à convaincre ses homologues de condamner d'une seule voix la brutale poussée de Pékin en mer de Chine méridionale. Selon les derniers brouillons de la déclaration finale du G7 diffusés par les médias nippons, les dirigeants devraient dénoncer vendredi « les actions unilatérales qui mettent en péril le statu quo » et dire leur « opposition forte » à la militarisation de la zone, ainsi qu'à l'installation de nouvelles constructions sur les îlots revendiqués par plusieurs capitales.

Longtemps discret sur ce dossier dans lequel il n'est pas directement impliqué, Tokyo se veut désormais en première ligne dans la défense des intérêts des nations d'Asie du Sud-Est qui se retrouvent confrontées à des revendications territoriales chinoises de plus en plus affirmées. Mettant en avant des « intérêts vitaux », le pouvoir chinois revendique maintenant la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale et installe progressivement, sous la protection de sa puissante marine, des infrastructures, souvent militaires, sur des îlots ou récifs situés très près des côtes des Philippines ou du Vietnam mais à plus de 1.000 kilomètres de son propre territoire. Les accrochages virils se multiplient entre les navires chinois et les pêcheurs habitués à travailler dans la zone depuis des siècles ou les garde-côtes sous-équipés des pays voisins.

Défendre sa souveraineté et ses droits

Si les leaders du G7 prendront soin de ne pas nommer directement Pékin, leur mise au point va ulcérer les responsables chinois qui s'offusquent déjà de l'ingérence occidentale et japonaise dans ces disputes territoriales. Dès mercredi, Hua Chunying, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a expliqué que Pékin ne faisait que défendre sa souveraineté et ses droits dans la région. « A leur sommet, ils feraient mieux de s'occuper des problèmes de l'économie mondiale », a lâché la responsable.

Yann Rousseau, Les Echos
Correspondant à Tokyo
@yannsan Suivre @yannsan
http://www.lesechos.fr/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire