Par RFI Publié le 09-02-2017
Sans le reconnaître officiellement, la Chine intensifie depuis plusieurs mois ses sanctions économiques visant son voisin sud-coréen. Construction civile, automobile, culture et divertissement : les entreprises sud-coréennes voient un nombre croissant de leurs projets être annulés, sans explication officielle. La raison de ces pressions chinoises croissantes : Pékin s'oppose farouchement à l'installation prochaine, sur le territoire sud-coréen, d'un système américain très sophistiqué d'interception de missiles à haute-altitude (le THAAD).
Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Les entreprises sud-coréennes affrontent de soudaines difficultés dans leurs projets en Chine.
Mercredi 8 février, le groupe Lotte a ainsi annoncé que les autorités chinoises avaient suspendu la construction d'un parc d'attraction d'un montant de 2,6 milliards de dollars. Le constructeur automobile Hyundai s'est vu lui obligé de retarder la sortie en Chine d'un véhicule hybride en raison de nouvelles règlementations qui pénalisent ses batteries. Pékin s'attaque aussi aux exportations culturelles, selon la presse à Séoul. Des feuilletons, des co-productions, des concerts sud-coréens sont annulés en masse depuis plusieurs mois.
Avec ces sanctions qui ne disent pas leur nom, la Chine entend faire pression sur la Corée du Sud pour qu'elle renonce à installer sur son territoire un bouclier anti-missile américain, le THAAD. Ce système sophistiqué d'armement sert en théorie à se protéger des fusées du turbulent voisin nord-coréen. Mais en pratique, les puissants radars du THAAD représentent une menace considérable pour les capacités de dissuasion nucléaires chinoises, ce qui explique la fureur de Pékin.
La Chine est le premier partenaire commercial de la Corée du Sud.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire