dimanche 18 décembre 2016

Silicon Valley. Donald Trump tend la main aux dirigeants





Donald Trump a rencontré une dizaines de grands dirigeants de sociétés de la Silicon Valley mercredi. | AFP

Lors d’un rendez-vous avec une dizaine de grands patrons de la Silicon Valley mercredi, Donald Trump a tenté de rassurer et de calmer les esprits après une campagne virulente. Il leur a assuré qu’il était là pour les "aider à réussir".

Le président élu américain Donald Trump a tendu la main mercredi aux patrons de la Silicon Valley, dont beaucoup avaient pourtant soutenu son ex-adversaire Hillary Clinton et s’opposent aux mesures protectionnistes qu’il entend appliquer.

« Je suis là pour vous aider à réussir », a déclaré d’emblée Donald Trump lors d’une rencontre au sommet dans sa tour « Trump » sur la célèbre 5e avenue à New York.

« Nous voulons que vous continuiez à aller de l’avant grâce à des innovations incroyables. Il n’y a personne comme vous dans le monde », a poursuivi le milliardaire, entouré de son vice-président Mike Pence et de Peter Thiel, cofondateur de PayPal et seul grand nom du secteur technologique à l’avoir soutenu dès le début de sa campagne.

Une dizaine de grands dirigeants

M. Trump, qui avait initié ce rendez-vous, a poursuivi son numéro de charme devant une dizaine de grands noms de la Silicon Valley dont les entreprises ont une capitalisation boursière cumulée de plus de 2 500 milliards de dollars et sont à l’origine de nombreuses innovations, dont le très populaire iPhone.

Trois enfants du milliardaire, Don Jr, Ivanka et Eric, ainsi que l’époux d’Ivanka, Jared Kushner, ont aussi participé à la réunion, qui a duré un peu moins de deux heures.

« Dans le monde, il n’y a personne comme les gens se trouvant dans cette salle. Et nous ferons tout ce que nous pouvons pour faire en sorte que ça continue et nous serons vraiment là pour vous. Vous pouvez appeler mes équipes ou m’appeler directement », a ajouté M. Trump, visiblement décidé à enterrer la hache de guerre.

Un billet pour l’espace en cadeau

Installés autour de la table, Jeff Bezos d’Amazon, Larry Page et Eric Schmidt d’Alphabet (Google), Sheryl Sandberg de Facebook, Brian Krzanich (Intel), Chuck Robbins (Cisco), Safra Catz d’Oracle, Elon Musk (Tesla et SpaceX), Ginni Rometty (IBM), Satya Nadella (Microsoft) et quelques autres sont restés impassibles pendant cette brève allocution liminaire prononcée devant des journalistes au 25e étage de la tour Trump.

Le reste des discussions s’est tenu à huis clos. Auparavant, M. Bezos avait cependant pris le temps d’offrir au président élu un billet pour un voyage dans l’espace à bord de sa future navette Blue Origin.

Jack Dorsey, le PDG de Twitter, faisait figure de grand absent alors que le réseau social est le moyen de communication favori du président élu, qui compte 17,3 millions de followers.

Apaiser les tensions de la campagne

L’entourage de M. Trump a assuré que cette absence n’était liée qu’à des questions pratiques, mais le site Politico.com estime que Twitter paie son refus d’autoriser, pendant la campagne, une version émoticône du hashtag #CrookedHillary (Hillary-la-crapule) utilisé par Donald Trump pour désigner son ex-adversaire. Le but du rendez-vous était surtout, selon elles, d’apaiser les tensions nées pendant la campagne.

Le futur président, qui s’efforce de concrétiser sa promesse de rapatrier des milliers d’emplois partis dans des pays où la main-d’œuvre est bon marché, souhaite que le secteur crée des emplois aux États-Uniens. Il veut notamment qu’Apple, dont les célèbres smartphones sont fabriqués en Chine, ouvre une « très grande usine » sur le sol américain.

Il a promis mercredi au secteur qu’il allait l’aider à faire des affaires au-delà des frontières américaines sans expliquer comment.

Baisse de l’impôt sur les sociétés

L’impact de la présidence Trump sur la Silicon Valley est à ce stade incertain. Une baisse de l’impôt sur les sociétés, en particulier quand elles rapatrient de l’argent aux États-Uniens, serait positive pour les géants du secteur, Apple en tête, qui ont énormément de liquidités stockées à l’étranger.

Le secteur, qui a beaucoup profité de la mondialisation et emploie un grand nombre d’ingénieurs étrangers, pourrait en revanche souffrir en cas de mesures protectionnistes ou de restrictions sur les visas. La sécurité publique et le cryptage des données pourraient aussi constituer une source de conflit potentiel.

Un Forum stratégique avec 16 patrons

Les enjeux divergent en fonction des groupes. Des relations cordiales avec la nouvelle administration sont importantes pour les entreprises d’Elon Musk, dont des revenus dépendent également d’accords avec le gouvernement fédéral.

SpaceX, sa compagnie spécialisée dans les lanceurs, a comme premier client l’agence spatiale américaine (Nasa), qui lui a passé des contrats d’une valeur de 6,5 milliards de dollars lors des huit dernières années. Le groupe compte en outre participer à de prochains appels d’offres de l’armée de l’air américaine.

Autre pas pour rétablir la confiance, M. Trump a également annoncé mercredi que Travis Kalanick, le patron d’Uber, et Elon Musk allaient intégrer son Forum stratégique composé déjà de 16 patrons qu’il consultera pour élaborer et évaluer sa politique économique.

Ouest-france.fr | Publié le 15/12/2016



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