Alors que les tensions entre les deux pays sont à leur comble à la suite des récents essais nucléaires menés par la Corée du Nord, la Corée du Sud craint maintenant une invasion de son voisin. Les autorités sud-coréennes pensent savoir que Kim Jong-un a fait construire un réseau de tunnels sous la frontière des deux pays.
Le dictateur nord-coréen Kim Jong-un s’apprête-t-il à envahir son voisin tant détesté en passant sous sa frontière ? C’est ce que la Corée du Sud redoute. Les autorités du pays craignent que Kim Jong-un se serve d’un réseau de passages souterrains. Elles sont même persuadées que ces tunnels ont déjà été construits. Leur peur est d’autant plus forte que les relations entre les deux Corées se sont encore tendues, après les tests nucléaires souterrains menés par Pyongyang.
Dans le pire des scénarios, 30 000 soldats d’élite pourraient surgir de ces 20 tunnels en moins d’une heure, d’après l’expert de la Corée du Nord Michael Havis. Les tunnels seraient équipés de rails et assez large pour y faire passer des tanks. Ils abriteraient aussi des armureries et des dortoirs. « Nous sommes en alerte, à l’affût du moindre mouvement. La Corée du Nord a déjà essayé de nous envahir quatre fois », explique un militaire à un journaliste du Mirror.
Les autorités sud-coréennes connaissent déjà l’existence de quatre tunnels et elles supposent qu’il en existe 16 autres. Le premier a été découvert le 20 novembre 1974. Une patrouille de l’armée sud-coréenne avait vu de la fumée s’élever du sol. Long de 3,5 km, il pénétrait sous le territoire sud-coréen sur un peu plus d’un kilomètre derrière les lignes de défense. Alors qu’ils exploraient le tunnel, un officier américain et un soldat sud-coréen avaient été tués par une bombe. À l’époque, on estimait que 2 000 soldats pouvaient en sortir en une heure.
Jusqu’à 145 m de profondeur
D’autres recherches avaient mis au jour un deuxième tunnel, en mars 1975. Cent sept trous avaient été creusés et remplis d’eau. Lors d’une explosion de TNT, l’eau a jailli d’un des trous et un tunnel a été construit pour arrêter l’avancée des Nord-coréens.
Un passage souterrain encore plus profond a été découvert en octobre 1978. Ce dernier plongeait à 73 m sous le sol et était long de 1,6 km. Six années avaient été nécessaires pour le creuser. Aujourd’hui, trois murs épais murent l’entrée. Un garde frontière sud-coréen a confié à un journaliste du Daily Star que Pyongyang n’avait jamais admis sa responsabilité, mais de nombreux indices prouvent que la Corée du Nord a bien creusé ce tunnel.
« Le souterrain s’incline vers le nord, indiquant que l’eau à l’intérieur coule vers la Corée du Nord. Ils ont aussi déposé de la poussière de charbon tout autour pour faire croire à une mine de charbon abandonnée, mais il n’y en a pas à cet endroit. À l’intérieur, les trous de dynamite sont forés vers le sud. »
Un de ces tunnels est devenu un site touristique, mais est toujours étroitement surveillé. « À mon avis, s’ils creusent encore des tunnels en ce moment, c’est pour faire diversion. C’est tellement inefficace et cela prend tant de temps ! » indique un des gardes frontières au Daily Star.
Le dernier a été découvert le 3 mars 1990, à 145 m de profondeur. Le militaire qui s’est confié au journaliste du Mirror, conclut : « Nous n’en avons pas trouvé d’autres, mais nous sommes sûrs qu’il y en a. Tout au long des 260 km de frontière, qui passe très près de Séoul, nous avons vu des soldats et des marines pointer des armes dans notre direction, alors qu’il s’agit d’une zone démilitarisée depuis presque 60 ans. »
http://www.ouest-france.fr/monde/
6 Dec 2016.
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