mardi 22 novembre 2016

Près de 12 millions de Français ont du mal à payer leur facture de gaz et d’électricité


Près de 6 millions de ménages consacrent plus de 10 % de leurs revenus à leurs dépenses en énergie…


Illustration d'une facture d'électricité. - DURAND FLORENCE/SIPA


De plus en plus de foyers français ont du mal à payer leurs factures d’énergie. C’est le constat dressé ce mardi par l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE). Près de 6 millions de ménages sont ainsi considérés en situation de précarité énergétique, c’est-à-dire qu’ils consacrent plus de 10 % de leurs revenus à leurs dépenses en énergie dans leur logement ou qu’ils déclarent une sensation de froid lié à un équipement de chauffage défaillant ou une mauvaise isolation.

Au final, près de 12 millions de personnes seraient impactées, et le chèque énergie qui se met en place ne les aidera pas toutes. Les personnes seules ou les familles monoparentales principalement concernées

« C’est un phénomène croissant, malgré les politiques publiques mises en place », a indiqué Bruno Lechevin, le président de l’ONPE.

Il y a deux ans lors de la précédente édition de cet observatoire, l’ONPE considérait que la précarité énergétique concernait 5,1 millions de foyers et environ 11,5 millions de personnes. Bruno Lechevin explique cette évolution par la hausse des prix de l’énergie, la crise économique qui a rendu certains ménages plus vulnérables, mais aussi par une meilleure mesure du phénomène.

Les locataires sont surreprésentés, tout comme les personnes seules ou les familles monoparentales, ainsi que les foyers vivant dans des logements anciens ou avec un chauffage collectif.

Le chèque énergie pas suffisant

La loi sur la transition énergétique votée en 2015 a instauré un dispositif de chèque énergie pour aider les ménages aux faibles revenus à payer leurs factures ou à réaliser des travaux de rénovation énergétique. Actuellement au stade d’expérimentation, il devrait bénéficier à partir de 2018 à près de 4 millions de ménages, se substituant aux tarifs sociaux de l’électricité et du gaz.

Son montant s’élèvera entre 48 et 227 euros par an, pour une moyenne de 150 euros, calculé en fonction des revenus. Mais cela reste inférieur aux besoins qu’il faudrait mobiliser pour mettre fin à la précarité énergétique. L’Observatoire a calculé qu’il faudrait réduire la facture énergétique des ménages entre 526 et 735 euros par an pour qu’ils sortent de leur situation de précarité.

Par ailleurs, à lui seul, ce chèque énergie ne résoudra pas le problème, estime le président de l’Observatoire. « Si l’aide au paiement des factures est une action urgente nécessaire, l’action de fonds c’est la rénovation de l’habitat pour que les ménages précaires consomment mieux et moins », explique-t-il.

20 Minutes avec AFP
Publié le 22.11.2016 à 08:43



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