Par RFI Publié le 21-11-2016
CHAN LOOI TAT / AFP
Deux géants mondiaux de l’électronique sont contraints d’ouvrir une enquête sur les conditions de travail dans leurs usines en Malaisie. Ce sont des employés népalais des filiales de Panasonic et Samsung qui ont lancé l’alerte. Ces derniers ont confié au journal britannique The Guardian être payés avec des salaires de misères pour des horaires indûs. Ils affirment aussi avoir été arnaqués au moment de leur embauche.
C’est le lumpen-proletariat de l’économie mondialisée. Non seulement les travailleurs migrants employés dans les filiales de Panasonic et Samsung en Malaisie travaillent dans des conditions qui ne respectent pas les normes locales et internationales en matière de droit du travail, mais ils seraient en plus contraints de payer pour travailler.
« Frais à l'embauche »
C’est en tous cas ce que raconte la trentaine de témoins rencontrés par nos confrères du Guardian. Avec une escroquerie digne des réseaux de passeurs clandestins et un piège qui se referme dès le pays de départ au moment du recrutement : tous ces migrants népalais affirment en effet avoir payé de soi-disant « frais à l’embauche » allant jusqu’à un peu plus de 1 000 euros. Puis c’est l’engrenage. Une fois arrivé en Malaisie, leur employeur confisque leur passeport, une pratique que la loi malaisienne pourtant interdit. Et les voilà contraints à faire des heures supplémentaires non payées, pour rembourser leur « dette ».
Enquêtes ouvertes
Absence de pause déjeuner, manque de toilettes dans des dortoirs insalubres, les conditions de vie de ces travailleurs migrants des multinationales ont été dénoncées notamment en Chine par le passé. Visiblement, des efforts ont été faits de ce côté-là et le problème s’est aujourd’hui déplacé en Asie du sud-est.
Les fabricants d’électronique japonais et sud-coréens affirment prendre très au sérieux ces accusations. Des enquêtes ont été ouvertes.
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