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Les chasseurs-bombardiers russes ont frappé mercredi pour le deuxième jour consécutif la province d'Idleb alors que l'armée de l'air syrienne menait des raids sur les quartiers rebelles d'Alep.
Les bombardements à Alep se sont poursuivis pour leur deuxième jour consécutif, mercredi. La grande ville du nord de la Syrie qui avait connu un calme relatif durant les dernières semaines est de nouveau sous un déluge de feu. Les aviations russe et syrienne ont mené plusieurs frappes contre les quartiers est contrôlés par la rébellion. Dans ces zones assiégées vivent également des centaines de milliers de civils syriens.
Les bombardements aériens et d'artillerie ont tué 35 civils, dont six enfants ces dernières 24 heures dans les quartiers rebelles d'Alep, et 21 autres dans le village de Batbo, à 40 km à l'ouest de la ville, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). « Dans le même temps, l'armée de l'air du régime a bombardé les quartiers est d'Alep », la deuxième ville de Syrie divisée depuis juillet 2012 en secteurs gouvernementaux (ouest) et rebelles (est) et que le régime entend reprendre entièrement.
Situation humanitaire catastrophique
« Les avions de guerre ont entamé leurs bombardements à l’aube, rapporte Abou el-Haythme el-Hour, militant de l’opposition, joint par RFI. Il y a eu plus de 50 raids aériens menés contre les quartiers assiégés à l’est d’Alep. C’est un véritable carnage. En plus des bombes lâchées par les avions de combat, nous subissons les tirs d’artillerie au sol. Lorsque l’artillerie entre en action, ce sont 40 missiles qui s’abattent toutes les cinq minutes sur les quartiers d’habitations. Pour chaque personne tuée, il y a trois blessés. »
Yahya Arja, un secouriste des Casques blancs, a dit avoir « travaillé toute la nuit pour fouiller les décombres et en retirer les martyrs et les survivants ». Dans l'est d'Alep, l'hôpital pédiatrique, qui effectue 4000 consultations par mois, et la Banque du sang, qui produit 1500 poches de sang pour les hôpitaux, ont été endommagés par des barils explosifs, selon l'ONG Association des docteurs indépendants (ADI). « Les blessés devraient être conduits vers les hôpitaux mais tous les hôpitaux sont détruits. Les premiers soins sont prodigués dans les maisons. Honnêtement, personne ne peut nous envier cette situation dans laquelle nous vivons », témoigne encore el-Haythme el-Hour.
La situation devient de plus en plus critique pour les 250 000 habitants d'Alep-Est, soumis à un siège implacable depuis le 17 juillet. Leurs provisions touchent à leur fin et le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué à l'AFP avoir effectué dimanche sa dernière distribution.
« Nos dépôts sont vides, nous ne pouvons plus rien distribuer », a affirmé Ammar Qadah, le directeur d'al-Cham al-Insaniya, une association caritative. Des volontaires ont distribué mardi ses derniers maigres sacs d'aides, a constaté un correspondant de l'AFP. L'ONU avait déjà averti la semaine dernière que les dernières rations alimentaires étaient en train d'être distribuées.
« Inexcusables »
Après un mois d'accalmie, la campagne de frappes a été relancée mardi par l'armée sur les quartiers rebelles d'Alep, coïncidant avec l'annonce par Moscou d'une nouvelle offensive, officiellement contre les jihadistes d'Idleb et de Homs (centre). L'armée russe possède une puissance de feu considérable grâce aux avions qui décollent du porte-avions Amiral Kouznetsov, arrivé la semaine dernière au large des côtes syriennes.
Moscou a ainsi nettement renforcé le dispositif militaire mis en place depuis plus d'un an pour soutenir le régime du président Bachar al-Assad aux côtés de l'Iran ou du Hezbollah libanais.
Les nouvelles frappes ont été qualifiées d'« inexcusables » par Washington, qui soutient la rébellion dite modérée et a souvent accusé Moscou de viser les insurgés anti-régime sous couvert de bombarder les jihadistes. De son côté, le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konashenkov, lui a répondu en dénonçant une « rhétorique » basée sur des « mensonges », et soutenu que les avions russes n'avaient « pas mené de frappes sur Alep depuis 29 jours ».
(Avec AFP)
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