samedi 29 octobre 2016

Chine: la lutte anti-corruption au cœur d'une série documentaire


Par RFI Publié le 26-10-2016


Une image tirée du premier des huit épisodes de «Toujours sur la route», mettant en cause Bai Enpei, l’ex-numéro 1 de la province du Yunnan.
Capture d'écran/CCTV

En Chine, le plus grand parti politique du monde fait sa « purge » : en trois ans, un million des 88 millions de membres ont été sanctionnés pour corruption, un fléau auquel le tout-puissant secrétaire général Xi Jinping a déclaré une guerre sans merci… En tout cas, si l’on en croit la série télévisée documentaire Toujours sur la route, qui fait passer en revue les cas des « tigres » et des « mouches » tombés en disgrâce. Le moment choisi pour la diffusion de la série, par la télévision officielle, n’est pas anodin : le sixième plénum du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), actuellement réuni en conclave à Pékin, doit évaluer et renforcer l’effet des 36 mois de campagne anti-corruption lancé par Xi Jinping en 2013.


Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt

Témoignages poignants, larmes et confessions : rien ne manque pour immobiliser les téléspectateurs devant leur petit écran. Le secrétaire général Xi Jinping donne le la de Toujours sur la route : « Levons l’épée tranchante de la lutte anti-corruption ».

Vedette malgré lui du premier épisode, Bai Enpei est l’ex-numéro 1 de la province du Yunnan. Son épouse avait une faiblesse pour des bracelets en jade. « Un jour, elle me disait qu’un bracelet lui plaisait. Il coutait 1,3 millions d’euros, je l’ai payé », dit un témoin.

L’inspecteur anti-corruption, ici dans le rôle du héros au service d’un Etat aux mains propres, raconte ce qu’il a découvert dans la luxueuse villa de l’accusé : « On a mis dix jours pour compter tous les objets précieux. Quant aux bracelets, nous les avons enfilés sur une corde, tellement ils étaient nombreux », détaille-t-il.

Bracelets contre permis de construction ; ce marché juteux, Bai Enpei l’a payé cher. Suite à sa confession, le 9 octobre 2016, un tribunal l’a condamné à la peine de mort avec sursis. « Je regrette mes crimes impardonnables. J’ai nui à mon pays, à notre parti, à notre peuple », admet-il.

Le message destiné aux 400 membres les plus puissants du parti, réunis actuellement en huis clos, est clair : attention, sinon le couperet tombera aussi sur vous.



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