jeudi 15 septembre 2016

Michelin anticipe des départs massifs en retraite




L'entreprise Michelin compte 2844 ouvriers et ouvrières de plus de 55 ans. Photo prise à l'usine de La Roche-sur-Yon (Vendée). | JEAN-SEBASTIEN EVRARD

Le géant du pneumatique a négocié un accord pour favoriser les salariés qui déclarent longtemps à l’avance leur départ en retraite. Ils seront, par ailleurs, aidés pour racheter des trimestres. De cette façon, l’entreprise compte mieux gérer les embauches nécessaires.

Un ouvrier sur trois présent depuis plus de 35 ans

Dans le groupe Michelin, géant mondial des pneumatiques, l’ancienneté des ouvriers frôle les vingt années. Le tiers d’entre eux a même plus de 35 ans de boîte. Dans ces conditions, la pyramide des âges est très particulière : 2 575 ouvriers et 105 ouvrières de 55 à 59 ans contre 884 ouvriers et 30 ouvrières dans la tranche 50-54 ans, 893 et 51 dans la tranche 45-49...

10% des salariés partiront d’ici fin 2018

Pour anticiper l’arrivée massive d’ouvriers à la retraite dans les prochaines années (800 à 1 000 départs en retraite par an entre 2016 et 2018, soit 10 % des effectifs), la direction de Michelin a négocié un projet d’accord de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) qui est actuellement proposé à la signature aux syndicats.

Trois jours de bonus par mois d’anticipation

Pour donner de la visibilité à l’entreprise, ceux qui annonceraient leur départ en retraite six à dix-huit mois à l’avance se verraient attribuer trois jours de retraite supplémentaires par mois d’anticipation. Un bonus porté à six jours pour le travail posté ou en cas d’invalidité. « Les salariés pourront partir jusqu’à 108 jours à l’avance », a indiqué aux Échos Patrick Bovolenta, délégué syndical CFDT. L’entreprise abondera, par ailleurs, le rachat de trimestres de cotisation, à hauteur de 50 %.

1 000 embauches par an en prévision

Même si ce plan doit s’accompagner de 1 000 embauches par an (800 ouvriers et 200 cadres), il pourrait se traduire par une économie substantielle pour Michelin, qui a annoncé en juin vouloir économiser 1,2 milliard d’euros de 2017 à 2020.

Forte pression sur les syndicats

Nombre de salariés concernés par les départs anticipés militent auprès des syndicats pour une signature, mais ceux-ci relèvent que le plan GPEC touchera surtout les ouvriers alors que les sureffectifs sont d’abord dans les fonctions centrales.

Un nouveau centre de R & D inauguré vendredi

Michelin compte, par ailleurs, rassembler 1 700 chercheurs à compter de 2018 dans le Campus RDI (recherche, développement, industrialisation) qu’il inaugurera, vendredi, au Centre de technologie de Ladoux, à quelques kilomètres du siège de Clermont-Ferrand, en présence du Premier ministre, Manuel Valls.

http://www.ouest-france.fr/

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