jeudi 15 septembre 2016
La SNCF présente son nouveau TGV Océane sur fond de conflit Alstom
Le nouveau TGV de la SNCF commencera à circuler dès décembre 2016. | AFP
Hasard du calendrier, la SCNF présentait mercredi son nouveau TGV en plein conflit Alstom. Mais, le président du groupe, Guillaume Pepy, a catégoriquement refusé de s'exprimer sur une éventuelle commande de trains à Alstom, laissant le soin au gouvernement de s'exprimer sur ses projets pour sauver l'usine de Belfort.
« Les pouvoirs publics se sont saisis du sujet, je ne ferai donc pas de commentaire », a expliqué M. Pepy en marge de la présentation, à la Gare Montparnasse, du TGV L'Océane, justement fabriqué par Alstom et destiné à la ligne à grande vitesse Paris-Bordeaux qui ouvrira en juillet 2017. « Une coïncidence heureuse », selon le président de la SNCF.
Guillaume Pepy a éludé toutes les questions sur la situation de l'usine de Belfort, où sont assemblées les motrices des TGV français depuis quatre décennies.
Des pistes pour des commandes
Invoquant une pénurie de commandes en France, Alstom a annoncé mercredi dernier le transfert de son activité locomotives de Belfort vers Reichshoffen d'ici 2018, provoquant une cascade de réaction politiques et un bras-de-fer avec le gouvernement.
« Le ministre des Transports est en première ligne, il a dit beaucoup de choses sur la position des pouvoirs publics » dans ce dossier, a rappelé M. Pepy.
Mardi, le secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies, a évoqué cinq pistes pour apporter « immédiatement » des commandes à Alstom, dont une « négociation directe » avec la SNCF pour six TGV spécialement adaptés à la ligne Paris-Turin-Milan.
De quoi apporter « au moins dix mois » de travail supplémentaire à Belfort, selon M. Vidalies, peu préoccupé de l'avis de la direction d'une SNCF qui « appartient aux Français ».
1,3 milliards d'euros pour le nouveau TGV
Le patron de l'entreprise publique a seulement indiqué que le TGV L'Océane « est un train Alstom » et que « ses motrices seront produites dans les sites d'Alstom jusqu'à fin 2019 ».
La SNCF en avait commandé 40 exemplaires en 2013, pour 1,3 milliard d'euros, un peu à contre-coeur: M. Pepy avait reconnu à l'époque que cet achat - exercice d'une option d'achats supplémentaires liée à un contrat de 2007 - n'était pas au départ « intuitif à 100 % ».
Ce contrat avait au moins permis de mettre fin à un litige avec Alstom, mécontent d'avoir perdu une précédente commande d'Eurostar au profit de son concurrent allemand Siemens.
Prises USB et sièges pivotants
Selon Guillaume Pepy, « beaucoup d'élements qui étaient jusque là l'apanage de la première classe » font désormais leur apparition en seconde classe, comme l'utilisation de matériaux nobles (cuir et bois), des prises USB... Les poubelles individuelles ont quant à elle disparu au profit du tri sélectif que devront faire tous les voyageurs à l'entrée de la voiture.
En première classe, petite révolution, les sièges sont amovibles et permettent d'être toujours dans le sens de la marche.
Le nombre de places assises a également augmenté de 22 % par rapport au modèle Euroduplex Atlantique.
Les quatre premiers TGV Océane circuleront dès le 11 décembre 2016, les 36 autres seront progressivement mis en circulation d'ici mai 2019.
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