Strasbourg, le 14 septembre 2016. Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, prononce son discours sur l’état de l’Union.
Image: AFP
Devant les 751 députés de l’Union européenne, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, va tenter ce matin de refaire l’unité des Européens autour de perspectives positives, alors que l’UE paraît mal en point. A deux jours du sommet de Bratislava, ce discours sur l’état de l’Union doit durer trois heures. Les eurodéputés l’attendent sur 4 questions-clés.
1. Refaire l’unité
Brexit not the end of European Union, Juncker says https://t.co/I8cgvphrm7
— Reuters World (@ReutersWorld) September 14, 2016
Le vote des Britanniques sur la sortie de la Grande-Bretagne a évidemment fragilisé l’édifice, mais il ne met pas en cause « l’existence de l’UE » a affirmé ce matin en début de discours Jean-Claude Juncker. Parmi les questions que les Européens devront régler, celle des relations futures avec Londres sera capitale. Il faudra maintenir un lien pour le bien de l’économie européenne, mais ne pas trop en faire pour éviter d’encourager d’autres départs. Le président a parlé ce matin de refuser l'accès du marché unique à Londres. Berlin, qui a le leadership politique aujourd’hui au sein des 27, veut aussi éviter d’être déchiré entre les objectifs du groupe de Višegrad à l’Est et du groupe des Latins au sud. Le sommet de Bratislava, centré sur les question de défense et de sécurité, devrait servir à montrer une Europe unie. Puisque la perspective d’un veto britannique sur la Défense européenne disparaît, le projet de collaboration renforcé des Français, des Allemands et des Italiens peut avancer. Et les pays de l’Est de l’Europe ont annoncé qu’ils se ralliaient à cette ambition d’autonomie «stratégique».
2. Agir pour la sécurité
Juncker calls for the creation of a EU defence fund. With the UK on its way out, no doubt countries will compete to contribute. With words
— Jonathan Eyal (@JEyal_RUSI) September 14, 2016
La défense et l’autonomie stratégique d’Européens prenant en charge leur défense, aux côtés de l’OTAN, n’est pas le seul qui sera développé au Sommet de Bratislava pour afficher un consensus sur une «Europe protectrice». La menace terroriste et la crise migratoire, parfois mêlée l’une à l’autre, vont plaider pour le renforcement d’une politique sécuritaire en Europe. Ce sera aussi un moyen de dépasser les graves dissensions apparues après l’imposition de quotas obligatoires, avec des pays comme la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie ou la république tchèque. Cela implique un renforcement de la surveillance des frontières extérieures de l’UE avec Frontex ou l’échange de renseignement entre pays sur le terrorisme. Concernant les migrants, l’UE devrait lancer un plan de développement visant les pays africains pour «traiter les racines de la migration». Le président de la Commission a aussi évoqué un corps de 100 000 jeunes Européens pour intervenir dans la crise migratoire. Comment?
3. Relancer l’économie
Juncker: "I will not accept that Europe remains the continent of youth unemployment". But you created it & your policies maintain it, mate.
— Roger Helmer (@RogerHelmerMEP) September 14, 2016
Le président de la Commission a annoncé le prolongement de son plan d’investissement lancé en 2014 pour stimuler la croissance. Il devrait en outre être renforcé pour dépasser les 315 milliards d’euros annoncés. Les jeunes, particulièrement touchés par le chômage seront les premiers bénéficiaires de ce coup de pouce. Le développement de l’économie numérique devrait aussi être stimulé dans l’UE. Cette politique devrait être accompagnée par un relâchement du carcan budgétaire, selon les pays du Club Méditerranée, fortement déstabilisés par la crise. Reste aussi la question de l’euro et d’une politique d’intégration plus forte au sein de l’euro zone, alors que l’économiste Joseph Stiglitz vient de publier un réquisitoire contre l’euro, «une monnaie mal conçue», selon lui.
4. Eviter les sujets qui fâchent
En demandant l’exclusion de la Hongrie, qui ne respecte plus les standards européens, cette semaine, le Luxembourg a allumé une mèche que le président de la Commission, lui-même luxembourgeois, va s’empresser d’éteindre. Mais il y a encore beaucoup d’autres sujets qui fâchent: les relations avec la Turquie, les sanctions contre la Russie, l’Ukraine, le traité transatlantique (TIPP) etc.
(24 heures)
(Créé: 14.09.2016, 11h10)
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