mercredi 13 juillet 2016

Venezuela. Ruée vers les supermarchés colombiens

Courrier international - Paris
Publié le 12/07/2016


Des Vénézuéliens traversent la frontière entre San Antonio de Táchira, au Venezuela, et Cucuta, en Colombie, le 10 juillet 2016. PHOTO SCHNEYDER MENDOZA/AFP

Le gouvernement de Nicolás Maduro a provisoirement rouvert la frontière avec la Colombie pendant quelques heures. Des dizaines de milliers de Vénézuéliens ont sauté sur l’occasion pour se ravitailler en nourriture et en médicaments.

“C’est un dimanche historique pour la ville de Cúcuta”, s’exclame le quotidien colombien El Tiempo. Le 10 juillet, cette ville frontalière avec le Venezuela, dans le nord-est de la Colombie, a vu débarquer plus de 35 000 Vénézuéliens, qui se sont précipités pour acheter des produits de première nécessité (papier hygiénique, huile, sucre, café…), ressources devenues rares chez eux.

“C’est la première fois que le gouvernement de Nicolás Maduro autorise la circulation des personnes après avoir décidé, le 19 août 2015, de fermer la frontière”, explique le journal colombien. A la suite de ce blocage de la frontière, rappelle El Tiempo avec un reste de ressentiment, “des milliers de Colombiens avaient été expulsés massivement, ce qui avait déclenché une grave crise humanitaire”.

La décision du Venezuela d’ouvrir la frontière pendant quelques heures “est un geste humanitaire qui permet à nos voisins vénézuéliens de s’approvisionner en produits de base”, rapporte El Tiempo, citant les propos d’un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères colombien. Une réouverture “autorisée par le président Nicolás Maduro”, informe laconiquement, côté vénézuélien, le journal prorégime Ultimas Noticias.

Cette ouverture survient dans un moment très difficile où, en pleine crise économique, le gouvernement de Nicolás Maduro peine à maîtriser les tensions politiques et sociales. “En plus de la pénurie d’aliments de première nécessité, le Venezuela est confronté au plus haut taux d’inflation mondial, de 720 % en 2016”, écrit El Espectador.

Après avoir entendu que le gouvernement allait ouvrir la frontière avec la Colombie pendant quelques heures, “Diana Hernández, habitante de l’Etat de Táchira, s’est ruée à Cúcuta pour acheter des produits auxquels elle n’avait pas accès depuis plusieurs mois”, témoigne le quotidien en ligne Runrunes.

La jeune femme explique que la pharmacie où elle travaillait a fermé faute de médicaments à vendre depuis la fermeture de la frontière avec la Colombie.

" C’est impressionnant de rentrer dans un supermarché et de tout trouver. Je voulais tout prendre… Ça me rappelait le bon vieux temps, quand le Venezuela ne manquait de rien.”

Après une attaque contre les forces de police de l’Etat de Táchira, au Venezuela, que Nicolás Maduro avait attribuée à un groupe paramilitaire colombien, la frontière avait été fermée entre les deux pays et des Colombiens qui n’avaient pas leurs papiers en règle avaient été expulsés. “Les Vénézuéliens espèrent que la frontière rouvrira définitivement. Cependant, personne ne sait vraiment quelle sera la réaction du gouvernement de Maduro”, souligne El País.

Alexandre Marcou
http://www.courrierinternational.com/

1 commentaire:

  1. J’ai les 2 devinettes à vous poser:
    1.Une personne qui peut faire rire le monde, qui est-ce?
    2.Une personne qui peut faire pleurer le monde, qui est-ce?

    Réponse:
    1) Charlo Chaplin...
    2) Adolf Hitler...

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