samedi 30 juillet 2016
Terrorisme. Alain Juppé : « Ni angélisme, ni surenchère » :
Alain Juppé : « L'État a la responsabilité de protéger les concitoyens » | AFP
Alain Juppé, un des favoris pour la primaire à droite, a vanté vendredi son « sang-froid » dans la réponse aux actes terroristes, rejetant l'« angélisme » comme la « surenchère », alors que Manuel Valls a reproché vendredi à Nicolas Sarkozy de « perdre ses nerfs ».
« Intransigeance et sang-froid » face au terrorisme, a prôné le maire de Bordeaux lors d'une conférence de presse à Paris, insistant : la réponse aux jihadistes « va demander beaucoup de sang-froid dans les mois qui viennent. »
L'ancien Premier ministre a rejeté tout « angélisme » : « l'État a la responsabilité de protéger les concitoyens ». « Pas de surenchère non plus », a-t-il poursuivi. « La Constitution doit être respectée », a dit le maire de Bordeaux en direction de la droite. « Entre ces deux principes, un équilibre doit être trouvé. »
Six leviers
Pour lui, l'État de droit, que le gouvernement prétend vouloir préserver pour rejeter certaines mesures proposées par l'opposition, « prévoit des mesures exceptionnelles dans des circonstances exceptionnelles. »
Mais « nous ne sommes pas allés au bout de ce que l'État de droit permet », a-t-il ainsi rappelé.
Juppé a rappelé les six « leviers » sur lesquels il faut, selon lui, agir en « changeant de braquet » : le renforcement du renseignement, des capacités de défense de l'Europe, l'optimisation de la sécurité, l'organisation de l'islam de France, tout en insistant sur deux d'entre eux.
Centres de déradicalisation
Tout d'abord, « rendre plus efficace la réponse judiciaire et pénale à la menace terroriste », notamment en « accélérant les délais d'instruction et de jugement », mais aussi en « durcissant certaines sanctions », avec un « délit de séjour sur les opérations terroristes extérieures ou tentative de séjour à l'extérieur » de ce type.
Celui que les sondages donnent face à Nicolas Sarkozy au second tour de la primaire est lui aussi favorable au recours, dans les cas les plus critiques, à des « centres de déradicalisation ».
Deuxième élément, « l'intensification de la lutte contre la radicalisation islamique ». M. Juppé a appelé les musulmans français à « prendre l'initiative pour se structurer » et a souhaité que soient fixées « les règles entre l'islam de France » et la République.
« L'identité heureuse »
M. Juppé a dit croire « plus que jamais » à son concept d'« identité heureuse », critiqué par ses adversaires à la primaire. « Je ne suis pas de ceux qui considèrent qu'on va mettre tout le monde dans un même moule et assimiler tout le monde selon le même profil, ce n'est pas vrai. »
Faisant référence à son voyage en Polynésie française, dont il vient de rentrer, il a souligné les « origines, les couleurs de peaux, les religions différentes », comme éléments qui font « notre France, à deux conditions : qu'on ne tombe pas dans le communautarisme et qu'on partage quelque chose en commun. »
http://www.ouest-france.fr/
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