Distancé par Airbus, Boeing réduit l'écart grâce à une commande chinoise de 110B.•L'avionneur américain reste en tête en nombre de livraisons et sur le long-courrier.
A moins de deux semaines de la ligne d'arrivée, le sprint final est lancé dans la course aux commandes entre Boeing et Airbus. Si Airbus aborde la dernière ligne droite en tête, avec 1.007 commandes nettes contre 575 pour son rival américain, ce dernier a démontré jeudi qu'il en avait encore sous le pied, en dévoilant une commande chinoise de 110B d'un montant de 10 milliards de dollars au prix catalogue. Et d'autres grosses annonces pourraient tomber d'ici aux résultats commerciaux, début 2016.
En septembre, le président chinois Xi Jinping, de passage à Seattle, avait en effet annoncé l'achat de 300 Boeing -250 monocouloirs de la famille 737 et 50 gros-porteurs - pour une valeur totale de 38 milliards de dollars. Mais depuis, ces 300 commandes chinoises ne se sont toujours pas matérialisées dans le carnet de commandes de Boeing. Les 110B de China Southern, encore au stade de l'engagement d'achat, pourraient donc être le début de la concrétisation de cette commande record.
Boeing a également dans son carnet de commandes 152 appareils, dont les clients n'ont pas été dévoilés. Il pourrait s'agir, là encore, de clients chinois.
Signe de son empressement à rentrer des contrats, Boeing a accepté de reprendre à China Southern 16 appareils (13 B757 et 3 B737), ainsi que des moteurs et des équipements, pour près de 2 milliards de dollars. L'avionneur a aussi revendu à Delta 20 Embraer 190, en complément d'une commande de 20 B737.
71 nouvelles commandes de 787
Boeing ne parviendra probablement pas à refaire son retard de commandes sur Airbus. Mais l'avionneur espère au moins atteindre son objectif d'un nombre de commandes équivalent aux livraisons en 2015. Soit entre 750 et 760 appareils selon l'objectif revu à la hausse en septembre. Ce qui lui permettra de rester devant Airbus en livraisons, comme en chiffre d'affaires, tout en maintenant le niveau de son carnet de commandes. Par ailleurs, Boeing devrait conserver l'avantage en valeur des prises de commandes. Car si Airbus a engrangé beaucoup plus de commandes d'avions moyen-courrier, Boeing l'emporte haut la main sur le segment, plus rémunérateur, des long-courriers. Sur les 1.007 commandes d'Airbus à fin novembre, 927 sont des monocouloirs. Contre 395 sur un total de 575 commandes pour Boeing. L'avionneur américain a non seulement gagné 71 nouvelles commandes pour son dernier-né, le 787, mais il continue aussi de bien vendre ses 777 et même son vieux 767.
A l'inverse, Airbus a connu un véritable trou d'air dans les commandes de long-courriers. L'A380 n'a gagné, à ce jour, aucune nouvelle commande. Quant à son dernier-né, l'A350, il a enregistré, pour l'heure, plus d'annulations que de commandes en 2015. C'est l'appareil le plus ancien, l'A330, qui a sauvé l'honneur.
Bruno Trévidic
http://www.lesechos.fr/
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