mardi 31 mai 2016

La maison mandarinale de Phan Van Duc

Vietnam : le delta du Mékong, au fil de l'eau.



Ce mariage de la terre et de l’eau crée un paysage unique auquel le voyageur doit s’adapter pour se déplacer. À 15 minutes de barque de Cai Be, au village de Dong Hoa Hiep, je découvre une demeure enfouie dans un verger tropical.

Construite en 1938 par le mandarin du village, dans le style colonial français, la maison de Phan Van Duc appartient depuis six générations à une famille de propriétaires terriens. Elle cacha des patriotes vietnamiens pendant la guerre du Vietnam.

Devenue une pension bien tenue, elle se divise en plusieurs parties : une véranda à arcades, un salon richement meublé, une partie réservée au culte, et une autre à l’habitation. Le propriétaire veille sur son mobilier en bois de rose et loupe d’orme, des commodes sont incrustées de nacre ; elles appartenaient à son arrière-grand-père. La mémoire familiale, c’est sacré !

Le verger donne des pamplemousses, des longanes et des mangues. Des maisons coloniales de ce style, on en trouve plusieurs dans la région, certaines restaurées avec soin, d’autres délabrées.

À Cai Be toujours, la maison de Ba Kiet est plus vieille encore, datant de 1838. Restaurée avec l’aide du Japon, la demeure a retrouvé sa splendeur passée : magnifique mobilier d’époque dans une immense pièce soutenue par 150 piliers en bois précieux peint, ornés d’oiseaux fantastiques. Comme partout au Vietnam, l’autel des ancêtres richement orné porte plusieurs offrandes destinées aux âmes défuntes. C’est le cœur de la demeure.

Texte : Olivier Page

http://www.routard.com.

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