Par Pierrick BAUDAIS
De nouvelles armes sont livrées en ce moment dans les commissariats et brigades pour renforcer la protection des forces de l’ordre et accroître leur efficacité en cas d’attaque terroriste ou d’émeutes.
Les forces de l’ordre sont en passe d’être dotées de nouvelles armes. Il s’agit de l’application de deux plans adoptés par le gouvernement à la suite des attaques terroristes survenues en France.
Le plan Bac-Psig, adopté en octobre 2015, s’élève à 17 millions d’euros. Il vise à renforcer les équipements des Bac (brigades anticriminalité) de la police nationale et des Psig (pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) avec de nouveaux fusils mitrailleurs, des casques balistiques, des gilets pare-balles lourds et 340 nouveaux véhicules. « Ce plan inédit a été aujourd’hui entièrement mis en œuvre », a assuré la semaine dernière, Bruno le Roux, le ministre de l’Intérieur.
Le second plan, plus récent (il a été annoncé fin octobre 2016), est aussi plus conséquent : 250 millions d’euros. Davantage d’armes, d’équipements de protection et de véhicules renforcés destinés plus globalement aux policiers et aux gendarmes. « Les premiers équipements ont été livrés en Seine-Saint-Denis dès le 20 décembre. Dans le reste de la France, les matériels continuent d’arriver », a indiqué Bruno le Roux. Les 6 050 gilets porte-plaque, par exemple, doivent être tous livrés d’ici à la fin avril. Voici ces nouveaux matériels.
Les véhicules de patrouilles renforcés
Ces fourgonnettes sont aménagées à partir d’un Trafic Renault ou d’un Expert Peugeot, à l’atelier central (un service de l’État) de Limoges, en Haute-Vienne. Elles sont destinées à patrouiller dans les zones de sécurité prioritaire, mises en place par le gouvernement de Manuel Valls. Ces véhicules comprennent deux places à l’avant, trois à l’arrière. Le pare-brise et les bas-côtés « résistent à la plupart des tirs provenant d’armes de poing », précise la commissaire Charlotte Bonnet, responsable de l’atelier central.
Les vitres disposent, elles, d’un film leur permettant de ne pas voler en éclats en cas de jets de pierre. Par ailleurs, les jantes sont également renforcées « pour que, même avec des pneus crevés, le véhicule puisse continuer à rouler et se mettre à l’abri ». Au total, 280 VPR doivent être livrés d’ici à la fin avril.
Les boucliers balistiques souples
Ils sont dits souples car pliables. Mais ces protections pèsent tout de même 24 kg. Ils peuvent résister à des munitions de calibre 9 mm, 5,56 mm et surtout 7,62 mm, calibre qui correspond au fusil-mitrailleur AK-47, plus connu sous le nom de Kalachnikov. Deux modèles équiperont les forces de l’ordre : un finlandais doté de plaques fabriquées en Isère et un modèle allemand.
4 450 boucliers doivent être livrés d’ici à fin avril, notamment dans tous les équipages de police secours.
Les gilets porte-plaque
11 900 de ces gilets doivent encore être livrés d’ici à la fin avril ; 8 000 commissariats et brigades en ont déjà été dotés. Dotés de quatre plaques métalliques, ils sont plus performants que les simples gilets pare-balles. « Ils permettent d’être protégés de tirs plus puissants et notamment ceux provenant des Kalachnikov », précise le colonel Xavier Lejeune, sous-directeur du Saelsi (Service de l’achat, des équipements et de la logistique de la sécurité intérieure). Chaque gilet pèse 11 kg. « Les policiers et gendarmes ne le porteront pas en permanence. Cet un équipement supplémentaire en cas de nécessité. »
Le pistolet-mitrailleur HK UMP
De fabrication allemande, ce pistolet-mitrailleur (PM) va remplacer le PM 9 Beretta qui équipait les policiers depuis 1989. Le HK UMP dispose d’un chargeur de 30 cartouches pour un poids d’un peu moins de 2,5 kg. D’ici à la fin juillet, un peu plus de 5 000 PM vont être déployés. Fin mars, 330 armes ont déjà été livrées dans les écoles de police pour que les nouvelles promotions soient formées à son utilisation.
Le fusil d’assaut HK G36
Autre changement de taille : le fameux Famas, fabriqué au début des années 1970 dans la manufacture d’armes de Saint-Etienne, est remplacé par le fusil d’assaut de fabrication allemande, le HK G36 de la firme Heckler and Koch. Avec un calibre de 5,56 mm, cette arme offre une vitesse de balle de 850 m/seconde. Pour la police, il est en mode semi-automatique : coup par coup, ou rafales de deux coups.
Son poids : 4,5 kg. 690 fusils d’assaut HK G36 ont été livrés au Bac et Psig afin de renforcer la lutte antiterroriste. « Ces armes permettent de percer les gilets pare-balles. C’est devenu indispensable car désormais les terroristes sont équipés de tels gilets », précise-t-on au centre technique de l’armement à Limoges.
Mais aussi : lanceurs de balles, casques…
Près de 2 300 lanceurs de balles de défense (munitions en caoutchouc) vont également être déployés dans les services. Ces armes sont destinées à remplacer les Flash-Ball, réputés imprécis et plus dangereux. En 2007, un manifestant avait néanmoins été blessé à l’œil avec un LDB 40.
Enfin, 6 200 casques balistiques, près de 25 000 couvertures antifeu, 21 400 extincteurs et 24 500 trousses de secours vont être livrés dans les commissariats et brigades.
Ouest-France
lundi 13 mars 2017
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