Par RFI Publié le 27-12-2016
Une manifestation à Wukan, après l'arrestation du maire de la ville, le 22 juin 2016. REUTERS/James Pomfret
Neuf habitants de la petite ville rebelle de Wukan, dans le sud de la Chine, ont écopé de peines de deux à dix ans de prison pour trouble à l'ordre public. En septembre dernier, une manifestation de soutien au maire de Wukan, l'un des rares démocratiquement élu en Chine, avait dégénéré.
A Wukan, on ne se laisse pas faire par le pouvoir de Pékin. Ainsi, des centaines d’habitants étaient descendus dans la rue en septembre dernier, suite à l’emprisonnement du maire de la ville, Lin Zuluan, accusé d'avoir reçu des pots-de-vin.
Des affrontements ont alors éclaté avec les forces de l'ordre. Ces dernières ont répondu à des jets de pierre par des tirs de balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes, selon des images diffusées à l'époque sur les réseaux sociaux.
Parmi les manifestants, neuf d'entre eux ont été condamnés mardi 27 décembre pour, entre autres, trouble à l'ordre public. Dans un communiqué, le tribunal populaire de Haifeng évoque « des évènements si graves que les industries et les commerces ne pouvaient plus fonctionner ».
Ce n'est pas la première fois que cette petite ville de 13 000 âmes fait parler d'elle. En 2011 déjà, les habitants s'étaient soulevés contre les chefs locaux du Parti communiste chinois. Ils les accusaient de s'enrichir à leurs dépens en vendant des terres agricoles.
Après la mort en détention d'un manifestant, les habitants en colère étaient même parvenus à chasser les forces de l'ordre et à se barricader dans la ville pendant une semaine entière. Pour rétablir l'ordre, le PCC avait accepté contre toute attente l'organisation d'un vote entièrement libre pour le choix du nouveau comité communal. Lin Zulian, l'un des leaders de la contestation, avait alors été élu maire.
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