Par RFI Publié le 23-11-2016
WALLY SANTANA / POOL / AFP
La Corée du Sud et le Japon viennent de signer à Séoul un accord controversé d'échanges en matière de renseignement militaire. L'objectif est de mieux faire face à une menace nucléaire nord-coréenne de plus en plus préoccupante. Séoul et Tokyo pourront échanger des informations précieuses sans passer par l'intermédiaire de leur allié commun, les Etats-Unis. Mais l'accord suscite une vive opposition en Corée du Sud, un pays où les blessures ouvertes par la colonisation japonaise restent toujours à vif.
Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
La nécessité de cet accord militaire sonne comme une évidence. Face à une menace nucléaire nord-coréenne de plus en plus préoccupante, Séoul et Tokyo ont tout intérêt à partager leurs informations : renseignements humains obtenus sur le terrain par la Corée du Sud, et données fournies par les satellites, radars sophistiqués et autres navires Aegis déployés par le Japon.
L'accord ne passe pourtant pas auprès de l'opinion publique sud-coréenne. Celle-ci accuse Tokyo de refuser de reconnaître ses crimes de guerre et les atrocités commises pendant la période coloniale, entre 1910 et 1945. Ce même pacte militaire avait d'ailleurs failli être signé en 2012, avant que Séoul ne fasse machine arrière, une heure seulement avant sa signature !
Passage en force ?
Mais cette année, il y a urgence : la Corée du Nord a mené deux essais nucléaires et des douzaines de tirs de missiles, une accélération sans précédent. L'opposition sud-coréenne accuse néanmoins son gouvernement d'avoir profité du chaos politique provoqué par le scandale autour de la présidente Park Geun-hye pour faire passer en force l'accord si controversé.
Au total, la Corée du Sud a signé des pactes militaires similaires avec 32 pays. Séoul a même demandé à la Chine d'entamer des négociations à ce sujet.
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