samedi 26 novembre 2016

Madagascar: Le sommet de la Francophonie s'est ouvert



Johann Schneider-Ammann a défendu la solidarité samedi, à la tribune du 16e Sommet de l'organisation.


Les chefs d'Etat lors de la photo, à l'inauguration du sommet. François Hollande, Justin Trudeau et Johann Schneider Ammann étaient notamment présents. Image: STEPHANE DE SAKUTIN/AFP

Le 16e sommet de la Francophonie s'est ouvert samedi à Antananarivo, la capitale malgache, en présence d'une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement, dont le Suisse Johann Schneider Ammann. Ils devraient notamment discuter des questions de maintien de la paix et de lutte contre le terrorisme.

Dans son discours d'ouverture, le président de Madagascar a notamment appelé la Francophonie à «multiplier les initiatives pour un monde plus juste». «Les vagues migratoires en provenance d'Afrique auxquelles nous assistons actuellement exigent des réponses politiques inclusives», a-t-il ajouté.

Le président français François Hollande ainsi que ses homologues tchadiens Idriss Deby et le premier ministre canadien Justin Trudeau devaient également prononcer des discours à la tribune.

Appel de Schneider-Ammann

Le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann a appelé à la solidarité entre les membres de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Et cela, «afin de trouver ensemble des solutions».

Mais aussi parce que c'est «ensemble [que] nous pourrons peser sur les débats», a argué le conseiller fédéral, selon la version écrite de son discours.

Johann Schneider-Ammann a donc appelé cette communauté francophone, «plate-forme privilégiée de dialogue Nord-Sud», à revendiquer et jouer son rôle» dans les défis auxquels elle fait face. Et le Bernois de citer l'extrémisme violent, la paix et la sécurité, le développement durable ou encore les changements climatiques.

Résolutions

Deux résolutions allant dans ce sens et déposées notamment par la Suisse doivent être discutées lors du sommet. La première, présentée avec le Sénégal, porte sur l'eau, la paix et la sécurité, selon le Département fédéral de l'économie (DEFR). Le pavillon suisse au «Village de la Francophonie» sera lui aussi consacré à ces questions.

La seconde résolution concerne la lutte contre la radicalisation et l'extrémisme violent. «Elle vise à faire en sorte que l'espace francophone, qui a été particulièrement touché par des attentats terroristes ces derniers temps, attache encore plus d'importance à la prévention, en plus de la répression», avait écrit le DEFR en début de semaine.

Lors de son discours, Johann Schneider-Ammann a aussi vanté l'importance des filières de formations professionnelles afin d'améliorer l'intégration des jeunes dans le monde du travail. «Un défi majeur, surtout pour la jeunesse africaine», a-t-il exposé. Le chef du département fédéral de l'Economie a également rappelé que cette intégration passait par la participation des jeunes aux décisions politiques les concernant.

Quatre grands axes

«La Francophonie s'emploie à faire vivre et à renforcer la diversité», a aussi affirmé M. Schneider-Ammann. Une valeur «chère» aux Helvètes, a-t-il assuré. La Suisse célèbre cette année les 20 ans de son adhésion à l'OIF.

L'Organisation internationale de la Francophonie est composée au total de 80 Etats et gouvernements (57 membres et 23 observateurs). Elle se donne pour objectif de «contribuer à améliorer le niveau de vie de ses populations en les aidant à devenir les acteurs de leur propre développement», selon le site internet de l'OIF.

Elle a choisi quatre grands axes de travail: promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique, promouvoir la paix, la démocratie et les droits humains, appuyer l'éducation et développer la coopération au service du développement durable.

Lutte contre le terrorisme

Après la passation de pouvoirs entre le Sénégal et Madagascar, les délégations devaient se réunir pour des travaux en plénière jusqu'à dimanche.

Le large thème de ce sommet - Croissance partagée, développement responsable et conditions de stabilité du monde et de l'espace francophone - devrait laisser la place place aux sujets d'actualité, à commencer par la lutte contre le terrorisme.

Thaïlande suspendue

L'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) regroupe 54 Etats membres, 23 observateurs et 3 membres dits associés. La Thaïlande qui fait partie des observateurs est cependant suspendue de l'OIF depuis le coup d'Etat de 2014.

Selon l'OIF, près de 274 millions de personnes peuvent être définies comme francophones de façon certaine, dans le monde.

Madagascar qui accueille ce sommet pour la première fois avait été suspendu de l'OIF de 2009 à 2014, suite à un coup d'Etat de l'ex-président Andry Rajoelina qui avait conduit à une période d'instabilité politique. Une déclaration doit être signée dimanche pour clôturer ce sommet biennal.

(ats/nxp)
(Lematin.ch |Créé: 26.11.2016, 10h38)



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire