dimanche 13 novembre 2016
L'accord chinois favorise la filière de la viande
Les pieds de porc sont un mets couru en Chine et l'intérêt pour les marchandises suisses semble réel.
Jusqu'à présent, la commercialisation de tels produits était presque entièrement entre les mains d'entreprises de l'Union européenne (UE). Pourtant, grâce au traité de libre-échange signé il y a deux ans avec Pékin, des entreprises suisses peuvent maintenant profiter de ce marché.
C'est notamment le cas de l'entreprise Swiss Nutrivalor, faisant partie du groupe Centravo. La société construit actuellement une nouvelle usine à Oensingen (SO), pour quelque 20 millions de francs. Sur ce site, les morceaux de viande et les abats seront préparés, congelés dans des conteneurs commerciaux, entreposés, avant d'être expédiés à l'international.
La nouvelle usine démarrera ses activités en 2017 et permettra la création de 50 postes de travail. Jusqu'ici, les abats et autres jarrets sont principalement exportés vers l'Europe de l'Est, l'Asie et l'Afrique, par des entreprises partenaires en Allemagne et en Italie.
Rapatriement en Suisse
«Avec cet investissement, Swiss Nutrivalor ne contribue pas seulement à une valorisation globale des produits alimentaires d'abattage, mais rapatrie également en Suisse la création de valeur», a déclaré à l'ats Georg Herriger, chargé de communication de l'entreprise.
La viande préparée dans l'usine d'Oensingen ne correspond pas forcément aux habitudes alimentaires suisses. La fabrique traite plutôt des aliments comme les abats, des pieds et têtes de porc, diverses graisses ou des poules à bouillir. Ces produits représentent environ 80% des exportations de viande helvétique.
Une commercialisation réussie de ces marchandises est avant tout une question de logistique, indique de son côté la maison-mère Centravo. Des itinéraires de transport efficaces, une chaîne du froid ininterrompue, ou un emballage sécurisé sont autant de défis à relever.
Grâce au traité de libre-échange signé avec la Chine, la Suisse dispose d'un avantage concurrentiel sur l'UE, estime M. Herriger. Ce facteur devrait en grande partie compenser l'effet négatif du franc fort.
Nombreuses utilisations
«Rien n'est à jeter dans un animal abattu», explique par ailleurs Georg Herriger. Selon lui, les «sous-produits» comme les abats doivent être exploités et valorisés autant que possible. Avec ses 10 entreprises en Suisse, le groupe Centravo prépare des produits d'abattage qui ne sont pas utilisés par la filière de la viande.
Ceux-ci sont notamment utilisés dans des articles cosmétiques et des médicaments, ou alors comme graisses alimentaires, dans l'alimentation animale, le cuir, pour des engrais, des combustibles ou des carburants. La molécule anticoagulante héparine, obtenue à partir de la muqueuse intestinale du porc, aide par exemple à lutter contre les embolies et les thromboses.
La valorisation suit le principe «Food, Feed, Energy». Les différentes parties d'un animal abattu doivent être utilisées principalement pour l'alimentation, puis pour des produits pharmaceutiques, des aliments pour animaux et en dernier lieu comme source d'énergie.
Centravo collecte chaque année 180'000 tonnes d'abats et 340'000 tonnes de viande prête à la vente. Le groupe a dégagé en 2015 un chiffre d'affaires d'environ 250 millions de francs et emploie quelque 350 personnes.
(ats/nxp)
(Créé: 11.11.2016, 12h41)
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