mercredi 23 novembre 2016

La Corée du Sud prépare la révolution de la voiture connectée


Par Frédéric Ojardias Publié le 22-11-2016


Le spécialiste des cartes graphiques NVidia a conçu une nouvelle puce mobile pour équiper les véhicules connectés.
Andrew Harrer/Bloomberg via Getty Images


Les grandes entreprises sud-coréennes des technologies de la communication s’attaquent au secteur de l’automobile. La semaine dernière, le géant de l’électronique Samsung a annoncé le rachat de l’équipementier automobile américain Harman. La même semaine, l’opérateur téléphonique SK Telecom a dévoilé des voitures connectées à l’internet mobile 5G.

de notre correspondant à Séoul,

Les fabricants coréens de smartphones sont à la peine face à un marché saturé et de plus en plus compétitif. Or, le secteur automobile a quelques années de retard en matière de technologie connectée et avec l’arrivée annoncée des voitures autonomes et intelligentes, il est vu comme un nouvel eldorado.

Samsung se lance dans la voiture connectée

Le conglomérat LG vend ainsi déjà des systèmes de navigation ou des modems pour véhicule. De son côté, en rachetant pour 8 milliards de dollars - cash - l’équipementier américain Harman, Samsung devient du jour au lendemain un acteur majeur du secteur. Le géant coréen va apporter à Harman tout son savoir-faire technologique en matière d’écrans, de semi-conducteurs, et surtout de services mobiles.Toujours en Corée, l’opérateur télécom SK a noué un partenariat avec le constructeur automobile BMW et a fait rouler - pour la toute première fois - deux voitures d’essai connectées à la 5G, l’internet mobile ultra-rapide.

La course folle aux applications innovantes

Les applications connectées existent déjà, comme un GPS qui accède aux infos trafic en temps réel. On peut aussi imaginer des services permettant d’indiquer au conducteur une place de parking libre, ou de réserver un restaurant depuis son volant. Mais surtout, les voitures vont bientôt pouvoir communiquer entre elles ! Cela permettra par exemple à des véhicules autonomes ou semi-autonomes de négocier entre eux à quelle vitesse optimale rouler, ou de décider qui passe en premier aux feux de signalisation, etc. L’idée étant de fluidifier le trafic.

Si une voiture freine brutalement, ou si elle rencontre un obstacle inattendu, elle pourra immédiatement prévenir les autres. Un assureur pourrait de son côté connaître dans le moindre détail le style de conduite de chacun de ses assurés et leur offrir en conséquence des tarifs sur mesure. On peut même envisager un jour de communiquer avec sa voiture en parlant, en utilisant un langage naturel – un peu comme dans la vieille série américaine K-2000 ! Et pour fonctionner, ces systèmes de reconnaissance vocale ont besoin d’un débit Internet très rapide.

Les ambitions des entreprises sud-coréennes dans le secteur automobile

Les entreprises coréennes veulent donc jouer un rôle majeur dans cette révolution qui s’annonce. « Le véhicule de demain sera transformé par les technologies connectées, de la même façon que les téléphones portables tout simples sont devenus, en une décennie, des objets intelligents sophistiqués », a ainsi déclaré Young Sohn, stratégiste en chef de Samsung, après le rachat d'Harman.

Ces mouvements de rapprochement et de partenariats entre les entreprises des télécommunications et celles de l’automobile ne sont bien sûr pas limités à la Corée du Sud : les véhicules autonomes et connectés intéressent beaucoup par exemple des géants comme Google ou Apple. La révolution des «smart-voitures» ne fait que commencer !

(RFI)



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