lundi 21 novembre 2016

En Allemagne, Barack Obama fait ses adieux à son «alliée la plus proche»


Par RFI Publié le 16-11-2016


Le président Barack Obama à son arrivée à Berlin, le 16 novembre 2016. REUTERS/Fabrizio Bensch


Barack Obama est arrivé ce mercredi 16 novembre à Berlin pour son dernier voyage en Europe. Une dernière étape symbolique en raison de la relation privilégiée avec la chancelière Angela Merkel, même si elle n'a pas toujours été au beau fixe.

Jamais un président américain n’est venu aussi souvent en Allemagne : six fois durant ses deux mandats. Barack Obama a estimé à Athènes qu’Angela Merkel était probablement son « alliée la plus proche ». Mais cette étroite relation a commencé sous des auspices moins enthousiastes, rappelle notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut. Lorsque le candidat Obama vient à Berlin en juillet 2008, salué comme un messie par 200 000 personnes, Angela Merkel s’oppose à un discours au pied de la très symbolique porte de Brandebourg. Le côté prédicateur du démocrate le rend suspect à la chancelière, pas vraiment adepte des envolées lyriques et des visions.

Après l’élection d’Obama, les deux responsables se rapprochent. Leur style est assez proche. Le président américain apprécie une alliée fiable à la tête de la première puissance économique européenne qui s’investit dans la résolution des crises internationales comme l’Ukraine. A Hanovre au printemps dernier, Barack Obama salue la politique migratoire d’Angela Merkel.

Leur coopération n’aura pas été exempte de tensions. A commencer par l’espionnage de la NSA américaine, et notamment les écoutes du téléphone portable de la chancelière. Sur les dossiers économiques, Washington critique la politique d’austérité allemande au sein de la zone euro.

Transmettre le flambeau à Angela Merkel

Le choix de Berlin pour faire ses adieux à l’Europe n’est pas un hasard pour Barack Obama. C’est un peu comme s’il voulait transmettre le flambeau à celle que d’aucuns présentent, après l’élection de Donald Trump, comme le dernier rempart du monde libre.

Angela Merkel doit-elle marcher dans les pas de Barack Obama ? Certains observateurs en sont persuadés. « L'élection de Donald Trump fait de la chancelière le dernier défenseur des valeurs humanistes de l'Occident », juge le New York Times. L’historien britannique Timothy Garton Ash va encore plus loin : « C’est elle maintenant, le dirigeant du monde libre ». Mais il n’est pas sûr qu’Angela Merkel souhaite endosser ces responsabilités.

Après avoir dîné ce mercredi soir avec Angela Merkel, le président américain doit retrouver la chancelière ce jeudi après-midi. Les deux responsables donneront une conférence de presse. Vendredi, un mini-sommet sera organisé toujours à Berlin autour de Barack Obama. Seront présents les Premiers ministres italien, espagnol, britannique ainsi que François Hollande.



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