dimanche 9 octobre 2016

Syrie. La Russie met son veto au texte de la France à l'ONU



Le Conseil de sécurité de l'ONU doit exiger « une action immédiate pour sauver Alep », avait déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault. | Reuters.

La Russie a mis ce samedi son veto au texte appelant à la cessation des bombardements sur Alep proposé par la France, empêchant son adoption.

Moscou, soutien principal du régime syrien, a soumis un projet de résolution concurrent, appelant plus généralement à une cessation des hostilités, sur lequel un vote était prévu dans la foulée.

Sur les quinze pays membres du Conseil de sécurité, seuls la Russie et le Venezuela se sont opposés à la proposition française. La Chine et l'Angola se sont abstenus.

Les onze autres pays du Conseil, dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ont soutenu le texte.

C'est la cinquième fois que Moscou fait obstacle à une résolution sur la Syrie depuis le début du conflit, en mars 2011. Les quatre premières fois, la Chine avait elle aussi eu recours à son veto, ce qu'elle n'a pas fait samedi.

« Exiger une action immédiate »

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit exiger « une action immédiate pour sauver Alep », avait déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, avant un vote sur un texte français appelant à la cessation des bombardements sur cette ville.

« Face à l'horreur, le Conseil de sécurité doit prendre une décision simple: exiger une action immédiate pour sauver Alep, exiger la fin des bombardements par le régime et ses alliés, exiger que l'aide humanitaire arrive sans entrave. C'est ce qu'appelle la situation à Alep », a déclaré M. Ayrault.

La Russie avait prévenu qu'elle mettrait son veto au projet de résolution préparé par la France et soutenu selon M. Ayrault par une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni et la plupart des pays occidentaux.

Alep, principal enjeu du conflit

Moscou a proposé un autre texte, sur lequel les 15 pays du Conseil de sécurité doivent voter également samedi. Il « réclame l'instauration immédiate d'une cessation des hostilités, notamment à Alep » et demande à toutes les parties de permettre l'accès à l'aide humanitaire. Mais il n'appelle pas à la fin des bombardements aériens.

« Je n'ignore pas les manoeuvres notamment venant de la Russie pour retarder la décision mais ce n'est pas acceptable compte tenu de ce qui est en train de se passer là-bas », a déclaré M. Ayrault.

Deux semaines après le lancement par l'armée syrienne d'une offensive d'envergure avec l'appui aérien de Moscou pour reprendre la partie rebelle d'Alep qui lui échappe depuis 2012, les troupes du régime continuaient de grignoter le territoire des insurgés sur trois axes.

Alep est le principal enjeu du conflit qui ravage la Syrie depuis cinq ans, et qui a fait plus de 300 000 morts et provoqué la pire tragédie humanitaire depuis la Seconde guerre mondiale.

(ouest-france.fr | Publié le 08/10/2016 )

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