mardi 4 octobre 2016

Quels sont les dix pays qui paient le plus d’impôts ?




La France est réputée pour avoir un des niveaux d’imposition les plus élevés au monde. Pourtant, elle n’est pas la championne des impôts. Le Forum économique mondial (WEF) vient de publier son rapport annuel sur la santé économique des pays. L’occasion de voir où les taux d’impositions sont les plus forts. Chaque pays a beau avoir ses particularités, la fiscalité en dit long sur la compétitivité…



Bruno Alvarez
Journaliste à l’Edition du Soir

10e : la Hongrie

Vous vous plaignez de la fiscalité française ? Essayez de ne pas le faire devant un Hongrois. C’est le pays le plus inventif dans ce domaine. Avec 27 %, Budapest est notamment la capitale de la TVA en Europe. Là-bas, tu appelles, tu textotes, tu paies. Deux forints (0,006 euro) par minute ou par texto. C’est la somme dont tout abonné Vodafone, Telenor ou T-Mobile, les trois principaux opérateurs du pays, doit s’acquitter à chaque coup de fil ou SMS.

Votre pain à la boulangerie, vos achats par carte bleue, vos virements, vos billets au distributeur… Ces situations font les frais, sans exception, d’une taxe sur les transactions. C’est ainsi que la Hongrie a décidé de réduire sa dette. Enfin, le contribuable hongrois lâche 16 % de son salaire à la collectivité. Sachez aussi que pour lutter contre l’obésité (qui touche 20 % de la population tout de même), l’État a décidé d’imposer un surcoût aux sodas, glaces, friandises etc. La Hongrie prélève 38,5 % de la production de richesse (produit intérieur brut).


Budapest est la capitale de la TVA en Europe. (Photo : Fotolia).

9e : l’Islande

L’État islandais prélève 38, 7 % de son produit intérieur brut (PIB). Vous l’ignorez sans doute, mais les Islandais doivent s’acquitter d’une taxe destinée à financer les cultes. Concrètement, chaque Islandais doit déclarer auprès de l’administration son appartenance à une religion, et le montant de son « sóknargjölds » sera remis aux autorités religieuses. Pour échapper à cette fiscalité, jugée injuste, de plus en plus de contribuables islandais ont trouvé la parade : se convertir (du moins aux yeux de l’administration) au « zuisme », une religion d’origine mésopotamienne qui à défaut de leur promettre le paradis, leur garantit au moins d’échapper à l’impôt.


L’Islande a même un impôt pour financer les cultes. (Photo : Fotolia).

8e : la Norvège

Les Norvégiens sont très attachés à la transparence de leurs impôts. Ils rendent publics leurs déclarations d’impôts lorsqu’ils la remplissent. Cette pratique date de 1814, lorsque le pays a adopté sa Constitution. On sait combien les hommes politiques paient d’impôts, car on peut connaître celui de son voisin et même ses revenus. En Norvège, avec une culture protestante, les rapports à l’argent sont différents. Beaucoup de rigueur dans la gestion des deniers publics et parallèlement très peu de dissimulation. L’imposition représente 39,1 % du PIB.


La Norvège est un pays très transparent dans son rapport à l’argent. (Photo : Ouest-France).

7e : la Suède

Malgré le fort taux d’imposition (42,7 % sur le PIB), la Suède est maintenant l’un des pays les plus performants en termes de croissance (4,1 %, en 2015, deux fois plus que celle de l’Allemagne). Le pays dispose aussi de finances publiques équilibrées. Enfin, c’est l’un des pays les moins inégalitaires au monde dans la distribution des revenus après impôt. Dans ce pays l’impôt finance l’État-providence.


La Suède, un des pays le moins inégalitaire dans la distribution des revenus après impôt. (Photo : Bob Strong/Reuters).

6e : l’Autriche

L’Autriche prélève 43 % de sa production de richesse. Mais elle offre un cadre fiscal très intéressant aux entreprises. Le régime de groupe favorise notamment les multinationales ayant leur société mère en Autriche. Sachez également qu’il n’existe pas de taxe d’habitation sur les résidences principales, mais seulement une taxe sur les résidences secondaires en Autriche.


L’Autriche offre un cadre fiscal intéressant pour les entreprises. (Photo : Reuters).

5e : l’Italie

Chez nos voisins italiens, le contribuable calcule lui-même ses impôts et taxes. Il a jusqu’au mois de juillet pour envoyer sa déclaration et régler la totalité de ses impôts, sans attendre d’avis d’imposition ! Si l’on en croit l’étude du Forum de Davos, les entreprises consacrent 269 heures de travail en Italie à remplir la paperasse nécessaire pour s’acquitter de l’ensemble des prélèvements obligatoires, contre 137 heures en France. De plus, en Italie, les entreprises doivent, en quelque sorte, payer une sorte d’assurance-chômage qu’elles versent à leurs employés lorsqu’elles se séparent d’eux. Une contribution qui représente entre 7,6 et 7,8 % du salaire brut.


La part des impôts est forte aussi en Italie (Photo : Fotolia).

4e : la Finlande

La Finlande a un taux d’imposition de 43,9 %. Mais le pays compense avec un système éducatif entièrement gratuit, manuels, repas et transport compris ! Le gouvernement pro austérité a convaincu les principales organisations syndicales de signer en juin un « pacte de compétitivité » obligeant la plupart des salariés à travailler plus sans gagner plus. Mais il a aussi annoncé des baisses d’impôt à destination des ménages pour limiter leur perte de pouvoir d’achat et soutenir la relance par la consommation.


La Finlande annonce une baisse d’impôts pour les ménages. (Photo : DR).

3e : la Belgique

C’est loin d’être un paradis fiscal ! Alors que le taux le plus élevé en France est de 45 % pour les revenus supérieurs à 151 200 €, en Belgique l’impôt sur le revenu est de 50 % dès que l’on dépasse les 36 300 €. À cela s’ajoute aussi la taxe locale, les « centimes communaux », et varie en fonction des communes : entre 6 et 8 % de l’impôt sur le revenu.


Bruxelles et la Belgique sont loin d’être un paradis fiscal. (Photo : Eric Vidal/Reuters).

2e : la France

D’après l’OCDE, le niveau d’imposition a augmenté de plus de 3 % en France entre 1995 et 2013. Ce sont les charges sociales qui pèsent lourd dans l’impôt français. À elles seules, elles représentent 37 % des prélèvements obligatoires. La moyenne des pays de l’OCDE atteint 8 % ! Le pacte de responsabilité et le crédit d’impôt compétitivité emploi doivent permettre cependant aux entreprises françaises d’améliorer leur compétitivité. Toutefois, la France peut se vanter d’avoir un système de santé très protecteur et envié dans le monde : l’assurance-maladie rembourse, en moyenne, 75,5 % du total des dépenses de santé des Français.


Les charges sociales pèsent lourd en France. (Photo : Yoann Valat/EPA).

1er : le Danemark

Leader incontesté des prélèvements obligatoires, le Danemark a donc un taux de prélèvement représentant plus de la moitié de la richesse nationale (50,9 %) ! Si le pays est plutôt clément avec ses entreprises (22 % d’impôt sur les sociétés, un des taux les plus bas d’Europe), ce sont les particuliers qui trinquent le plus. En effet, le pourcentage prélevé varie de 41 % à 60 % du salaire brut (contre 14 à 45 % pour la France). La TVA affiche elle aussi, un taux impressionnant avec 25 % (quasiment au même niveau que la Hongrie, leader européen)


Le Danemark est le leader incontesté des prélèvements obligatoires. (Photo : Odd Andersen/AFP).

(Ouest-france.fr | 4 oct 2016)

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