Le cadenas "putois" qui fait vomir les voleurs de vélo

Le cadenas "putois" cache un petit réservoir de gaz toxique dans son tube. | Skunk Lock

Katia MALARET

N'essayez pas de le découper, ce cadenas inventé par des Américains vous jettera au nez trois gaz des plus nauséabonds ! L'odeur fait vomir plus de 99% des gens et s'imprègne aux vêtements. Un antivol très dissuasif.

Rien de plus énervant que de se faire piquer son deux-roues, surtout quand on se croit à l'abri car on y a mis un antivol costaud. Mais si certains résistent un peu plus longtemps que d'autres, un coup de pince leur est souvent fatal. Il faut entre 15 et 60 secondes, selon le modèle, pour s'en défaire.

Dans cet exemple, 27 secondes ont suffi !

Deux Américains, Daniel Idzkowski et Yves Perrenoud, ont inventé le SkunkLock, traduisez « cadenas putois », pour y remédier. Utilisateurs réguliers de vélo à San Francisco (États-Unis), ce chef d'entreprise et cet ingénieur étaient lassés des vols dans cette ville, plus d'une dizaine par jour.

Gaz toxique

Leur idée ? S'inspirer de l'animal qui dégage une odeur nauséabonde quand il se sent menacé... et fait ainsi fuir son agresseur. Composé de carbone et de métal, leur antivol possède un petit compartiment intérieur où se mêlent trois types de gaz. Quand on essaie de le scier, même à 30%, le gaz part.

Et il est très toxique. « À soixante centimètres, c’est vraiment pénible. Ça induit des vomissements chez 99% des gens. À 1,5 mètre, c’est très fort et la réaction initiale est de vouloir s’éloigner. À trois mètres, ça se détecte aussi et c’est très désagréable », indique Daniel Idzkowski au Guardian.

« Notre formule infecte les vêtements et toute protection portée par le voleur de manière irréversible. » De quoi passer l'envie d'y revenir, mais la possibilité aussi pour les enquêteurs d'avoir des éléments de preuve. L'usage reste cependant unique, mais un cadenas coûte malgré tout moins qu'un vélo. Vendu en 2017

Le projet a été soumis à une campagne de financement participatif sur la plateforme Indiegogo, et preuve de son potentiel, il a « cartonné » en dépassant l’objectif de 20 000 dollars dès la première semaine. Près de 240 donateurs s'y intéressent et le financement atteint 28 600 dollars.

Les premières livraisons devraient intervenir avant l’été 2017.

(ouest-france.fr|Publié le 25/10/2016)