vendredi 7 octobre 2016

Birmanie: trois mois de détention pour avoir dérangé une cérémonie bouddhiste


Par RFI | Publié le 06-10-2016 Modifié le 06-10-2016


Pour avoir débranché une enceinte diffusant des prières dans un temple de Mandalay, un touriste néerlandais est condamné à trois mois de détention, le 6 cotobre 2016.
REUTERS/Soe Zeya Tun

En Birmanie, un touriste néerlandais a été condamné ce jeudi 6 octobre à trois mois de prison fermes pour avoir dérangé une cérémonie bouddhiste. Les libertés publiques progressent lentement dans ce pays qui se tourne vers la démocratie.

Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre

Klaas Haytema risquait jusqu’à deux ans d’emprisonnement. En septembre dernier, ce touriste néerlandais âgé de 30 ans était rentré dans le monastère situé face à son hôtel à Mandalay, la deuxième ville de Birmanie. Fatigué, las du bruit, il avait pénétré dans le bâtiment religieux sans se déchausser, avant de débrancher l’enceinte qui diffusait des prières.

Klaas Haytema a plaidé non coupable. Il ignorait qu’il s’agissait d’un lieu de culte bouddhiste, a-t-il dit. Le juge l’a condamné à trois mois de prison fermes, la peine la plus légère encourue.

La lente progression des libertés

L’an dernier, en Birmanie, au moins quatre personnes ont été condamnées pour blasphème, et notamment le gérant néo-zélandais d’un bar et ses deux associés birmans. Ils avaient publié sur Internet une publicité avec une photo de Bouddha. Verdict : deux ans et demi de prison.

Cette nouvelle condamnation, aujourd’hui, vient rappeler à quel point les libertés progressent lentement en Birmanie. Certes, la police n’a plus le droit de mener des inspections nocturnes pour intimider les opposants politiques à leur domicile comme auparavant. Mais elle peut toujours emprisonner ceux qui manifestent sans autorisation. La diffamation est toujours un crime. La semaine dernière, un homme a été condamné à neuf mois de prison pour avoir traité le nouveau président birman d’idiot sur son compte Facebook.

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