mercredi 21 septembre 2016

Philippines. Rodrigo Duterte fait un doigt d'honneur à l'UE



Le président philippin Rodrigo Duterte, le 16 September 2016 à San Miguel aux Philipinnes. | EPA/MAXPPP

Le président philippin Rodrigo Duterte a lancé une salve d'insultes contre l'Union européenne, dernière diatribe en date contre la communauté internationale à qui il reproche de critiquer sa campagne meurtrière contre la criminalité.

M. Duterte a ponctué sa tirade d'un doigt d'honneur à l'endroit du Parlement européen, qui vient de condamner « la vague actuelle d'exécutions extrajudiciaires et de meurtres » aux Philippines.

« Je leur dit, « allez vous faire foutre ». Vous faites ça pour expier vos péchés », a-t-il dit mardi soir dans sa ville de Davao, dans le sud de l'archipel, propos diffusés par la chaîne ABS-CBN.

L'avocat controversé de 71 ans avait injurié à peu près dans les mêmes termes d'autres instances internationales comme l'ONU. Il a également traité le président américain Barack Obama de « fils de pute ».

La France « hypocrite »

Il a été élu en mai en promettant d'éradiquer le trafic de drogue en six mois, quitte à faire tuer des milliers de « criminels ». Depuis son investiture fin juin, environ 3 000 personnes ont été tuées, un tiers par la police et le reste par des auteurs non identifiés, selon des statistiques policières.

Rodrigo Duterte a annoncé dimanche qu'il devait prolonger sa campagne anticriminalité de six mois car le problème de drogue était plus grave que ce à quoi il s'attendait.

Le Parlement européen s'est dit préoccupé la semaine dernière par le « nombre extraordinairement élevé de personnes tuées lors d'opérations de police », demandant à Manille de « lancer immédiatement une enquête » sur ces meurtres.

M. Duterte a réservé une mention spéciale à la France et à la Grande-Bretagne, qualifiés « d'hypocrites ». Les ancêtres coloniaux des députés européens ont tué « des milliers d'Arabes » et autres peuples, a-t-il dit. « Ils font la morale pour atténuer leur sentiment de culpabilité. Mais qui ai-je tué ? Pour autant que ça soit vrai, 1 700, qui sont-ils ? Des criminels. Vous appelez ça un génocide ? ».

« Et l'Union européenne a le culot de me condamner. Alors je le répète, allez vous faire foutre », a-t-il lancé, doigt d'honneur à l'appui.

Publié le 21/09/2016 à 11:24
(ouest-france.fr)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire