lundi 26 septembre 2016

Natascha Kampusch, délivrée il y a dix ans, sort un nouveau livre



Natascha Kampusch a été séquestrée pendant huit ans par son ravisseur Wolfgang Priklopil dans l'abri souterrain d'un pavillon en Autriche (à droite). Elle sort un nouveau livre. | DR

Natascha Kampusch a été séquestrée pendant huit ans par son ravisseur Wolfgang Priklopil dans l'abri souterrain d'un pavillon en Autriche. A 18 ans, elle parvient à s'échapper et le monde découvre son calvaire. La jeune femme, aujourd'hui âgée de 28 ans, sort un nouveau livre pour expliquer comment elle a vécu, depuis, ces "Dix années de liberté".

Vous vous souvenez sûrement de Natascha, Kampusch. Cette jeune Autrichienne avait été enlevée à l'âge de 10 ans et séquestrée pendant huit ans par Wolfgang Priklopil dans une cache de 6 m2. Elle avait finalement réussi à s'échapper alors que son ravisseur lui avait demandé de passer l'aspirateur dans sa voiture au fond du jardin et qu'il répondait à un coup de téléphone. Le 23 août 2006, le monde découvrait, horrifié, le sort de cette Autrichienne devenue depuis une jeune femme.

Quatre ans plus tard, Natascha Kampusch sortait un premier livre intitulé 3 096 jours où elle racontait sa dramatique aventure avec l'aide de deux journalistes. L'ancien otage sort cette semaine un nouveau livre intitulé « Dix années de liberté ». Son éditeur Lattès le présente comme « un aperçu de son retour à la liberté : ses expériences, les plus douloureuses comme les plus belles, ses rêves et ses cauchemars ».

A la fois bourreau et protecteur

On y découvre surtout l'ambivalence de son discours. Dans son récit, tout n'est pas blanc ou noir. Il n'y a pas d'un côté le bourreau et de l'autre le protecteur car dans sa vision réduite par l'enfermement et l'isolement, Wolfgang Priklopil était les deux à la fois. « Natascha Kampusch n'a pas peur d'expliquer qu'elle éprouva envers lui des sentiments mélangés, dérangeants, inconfortables », écrit le journal Le Point.

Priklopil la frappe, l'affame, l'enferme. Mais c'est aussi avec lui, unique être humain qu'elle côtoie, qu'elle écoute de la musique, cuisine des gâteaux, échange des cadeaux pour Noël. « Elle le déteste, mais elle ne peut continuer d'exister sans s'attacher à lui ».

Courriers obscènes

Dans l'Express qui a publié des extraits de son nouveau livre, Natascha Kampusch raconte combien elle est attachée aux haillons qui lui tenaient chaud dans son cachot. Mais aussi l'incompréhension de sa mère qui voudrait qu'elle s'en débarrasse.

La jeune femme décrit aussi le nombre incalculable de courriers étranges voire carrément obscènes qu'elle a reçus depuis sa libération. « Je pensais avoir laissé derrière moi pour toujours ces exigences possessives et ces fantasmes pathologiques; j'étais éberluée par le nombre relativement élevé de personnes qui semblaient appeler de leurs vœux un tel quotidien. Beaucoup s'identifiaient avec le ravisseur, l'homme qui avait accompli ce dont eux-mêmes rêvaient manifestement. »

« J'ai survécu à ce cauchemar et pas toi »

Dans ce livre, Natascha Kampusch raconte aussi le dernier échange qu'elle a eu avec Wolfgang Priklopil. Le soir même de son évasion, il s'est jeté sous un train et la jeune femme a éprouvé le besoin de se recueillir sur son cercueil, lui murmurant cette phrase : « J'ai survécu à ce cauchemar et pas toi. »

(ouest-france.fr)

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