dimanche 18 septembre 2016

DCNS. Le vol des données orchestré depuis Paris ?



Un sous-marin de type Scorpène. | Archive Ouest-France

Comment 22 400 pages concernant les capacités de combat des sous-marins Scorpène ont-elles pu fuiter ? Pour le chef de la marine indienne, cette fuite massive d'informations techniques ne provient pas d'Inde mais de France. « La fuite n'a pas été orchestrée en Inde mais depuis les bureaux DCNS », affirme Sunil Lanba. DCNS avait dans un premier temps accusé l'Inde d'être responsable.

Le quotidien The Australian avait rapporté fin août que la DCNS (Direction des constructions navales, systèmes et services) française avait été victime d'une fuite de 22 400 pages détaillant les capacités de combat des sous-marins à propulsion classique de nouvelle génération Scorpène, conçus pour la marine indienne et dont plusieurs unités ont par ailleurs été achetées par la Malaisie et le Chili.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après une plainte déposée par la DCNS. Le constructeur avait laissé entendre que la fuite pouvait provenir d'Inde.

La fuite « orchestrée depuis les bureaux de DCNS »

« Une enquête prémiliminaire a permis de déterminer que la fuite n'a pas été orchestrée en Inde mais depuis les bureaux (du constructeur naval français) DCNS », a déclaré Sunil Lanba, le chef de la marine indienne, cité par le journal the Press Trust of India. « La France a ouvert une enquête. En fonction de ce qui aura été trouvé, nous aviserons des décisions à prendre », a-t-il ajouté.

« Ce n'est pas une fuite, c'est un vol, une malveillance », avait expliqué fin août une source gouvernementale française. « On n'a pas pu identifier une négligence de la part de DCNS, on a plutôt identifié une malhonnêteté individuelle », a-t-elle ajouté. Technologie de pointe

« Les résultats (de l'enquête française) seront communiqués dès qu'ils seront connus », a indiqué samedi un porte-parole du constructeur naval. « Aujourd'hui, tout converge pour montrer que l'intention de nuire est manifeste », a-t-il ajouté.

Le quotidien australien affirmait que les informations pourraient avoir été emportées hors de France en 2011 par un ancien officier de la marine française qui, à l'époque, était un sous-traitant de la DCNS. Une décision de la justice australienne avait interdit la publication de documents confidentiels par le journal The Australian.

Le Scorpène est équipé de la technologie la plus pointue et la plus protégée, faisant de lui le plus létal des sous-marins conventionnels de l'histoire, selon le site internet de la DCNS.

L'Australie a octroyé en avril un contrat de 50 milliards de dollars australiens (soit 33 milliards d'euros) au groupe français pour concevoir et fabriquer sa prochaine génération de submersibles.

(ouest_france.fr)

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