Le Monde.fr avec AFP | 11.08.2016 à 23h00
Deux explosions se sont produites, le 11 août, dans la station balénaire de Hua Hin en Thaïlande. MUNIR UZ ZAMAN / AFP
Quatre personnes ont été tuées dans l’explosion de plusieurs bombes, dans la soirée du jeudi 11 et la matinée du vendredi 12 août en Thaïlande, notamment dans la station balnéaire touristique de Hua Hin. Le chef de la junte militaire au pouvoir, le général Prayut Chan-O-cha, a aussitôt dénoncé une volonté de « semer le chaos ». Aucune des attaques n’a pour l’heure été revendiquée.
Des bombes « faites pour tuer »
La série a débuté dans la soirée de jeudi avec un double attentat à Hua Hin, située à près de 200 kilomètres au sud de la capitale, Bangkok. Deux bombes ont explosé à trente minutes d’intervalle et à cinquante mètres de distance dans une zone proche de la plage où se situent de nombreux bars et restaurants. « Cachées dans des pots de plantes sur le trottoir, [elles] ont été activées par téléphone » et étaient « faites pour tuer », a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Sutthipong Klai-udom, chef de l’administration locale.
Une vendeuse ambulante a été tuée et 21 personnes ont été blessées, dont neuf ressortissants étrangers. Le lieu est prisé des touristes, mais aussi des locaux. Ils étaient nombreux à être partis jeudi soir vers les stations balnéaires, au début de long week-end férié, à l’occasion de l’anniversaire de la reine de Thaïlande, vendredi. Hua Hin est d’ailleurs la résidence d’été de la famille royale.
Jeudi, un Thaïlandais a également trouvé la mort dans l’explosion d’une bombe sur un marché de Trang, dans le sud du pays. Un peu plus au nord, dans la province de Surat Thani, une employée municipale a été tuée dans une déflagration, vendredi matin. Le gouverneur de la région a confié à l’AFP qu’il pense cette attaque « liée » à celles survenues dans la station balnéaire. Quelques minutes plus tard, deux nouvelles explosions sont survenues à Hua Hin, coûtant la vie à une personne. Un double attentat s’est également produit dans la matinée à Phuket, dans le sud de la Thaïlande, faisant un blessé léger.
Pas de lien connu avec le terrorisme international
En l’absence de revendication, comme c’est souvent le cas en Thaïlande, le chef de la police locale, Sitthichai Srisopacharoenrat, a déclaré que toutes les pistes seraient explorées. Les conflits commerciaux et politiques se règlent souvent dans le pays par des jets de grenades et autres engins explosifs.
Le dernier attentat d’ampleur dans le pays remonte à août 2015, quand vingt personnes, dont de nombreux touristes chinois, avaient été tuées dans l’explosion d’une bombe en plein Bangkok. Aucune revendication n’a cependant été reçue. La piste d’une attaque par un groupe lié à la minorité musulmane ouïghoure de Chine est privilégiée, mais sans lien avec le terrorisme international islamiste. En avril 2015, une voiture piégée avait explosé dans le parking d’un centre commercial sur une grande île touristique de Thaïlande, Koh Samui, blessant légèrement sept personnes.
La seule région habituellement touchée par les explosions de bombes artisanales est l’extrême sud du pays, à la frontière malaisienne. Une insurrection de musulmans indépendantistes y a fait des milliers de morts depuis une dizaine d’années. Les attaques y sont fréquentes, visant notamment les militaires. Mais jusqu’ici, ces derniers n’ont pas revendiqué d’attentats en dehors de leur région, dans ce pays sous régime de junte militaire depuis un coup d’Etat en 2014.
La Thaïlande, qui accueille chaque année des millions de touristes, compte sur les 32 millions de visiteurs attendus en 2016 pour redresser une économie atone.
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