SOCIETE L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) déplore l'insuffisance des données concernant les travailleurs agricoles...
Un agriculteur répand des pesticides dans un champ de pommes de terre à Godewaersvelde le 30 mai 2012 - PHILIPPE HUGUEN AFP
« Les données relatives aux expositions aux pesticides des personnes travaillant dans l’agriculture sont lacunaires et aucune organisation en France n’est en charge de les produire. » C’est ce que déplore l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), dans un rapport mis en ligne lundi sur son site internet.
En effet, alors que « de nombreuses études épidémiologiques » ont mis en évidence « une association entre les expositions aux pesticides et certaines pathologies chroniques », les données permettant d’évaluer les risques encourus par les agriculteurs restent insuffisantes, pointe l’agence.
Des données produites par des organismes non indépendants
Pire, elles seraient « pour certaines produites par des organismes non indépendants », c’est-à-dire ayant un intérêt économique à la vente de ces produits, selon l’Anses, qui regrette aussi que l’accès à ces informations soit en partie soumis à des exigences de confidentialité « empêchant de traiter correctement les enjeux de santé publique ».
Or, « plus d’un million de professionnels du secteur agricole sont potentiellement exposés aux pesticides » en France, l’un des pays européens qui en utilise le plus, rappelle l’agence.
Centraliser l’information sur un site ou créer un dispositif de veille
Face à ce constat, elle recommande de « favoriser l’accessibilité » à l’information, par exemple en centralisant sur un site internet « l’ensemble des fiches de données de sécurité » ou en créant « un dispositif de veille » rassemblant « les informations scientifiques, techniques et réglementaires » sur tous les pesticides.
Autre préconisation : renforcer les « actions de conseil et de formation des utilisateurs menées dans un cadre indépendant », aujourd’hui confiées « à des personnes appartenant à des entreprises dont les bénéfices sont directement dépendants de l’usage de pesticides », comme certains vétérinaires ou vendeurs de produits phytopharmaceutiques.
En outre, l’Anses recommande de poursuivre, au niveau européen, l’harmonisation des méthodes d’évaluation des expositions et des risques, dans le cadre des procédures d’autorisation de mise sur le marché.
http://www.20minutes.fr/
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