mardi 2 août 2016

Arrivée du pape François en Pologne pour les JMJ dans une ambiance assombrie


© Janek Skarzynski, AFP | Le pape François a été accueilli à Cracovie, en Pologne, mercredi 27 juillet

Le pape François est arrivé mercredi en Pologne où se tiennent actuellement les JMJ. Le souverain pontife, évoquant la série d'attentats en Europe, a rejeté l'idée d'une guerre de religion. "C'est une guerre d'intérêts", a-t-il expliqué.

Le pape François est arrivé à Cracovie, en Pologne, mercredi 27 juillet pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) en Pologne. L’occasion pour le souverain pontife de rencontrer des jeunes catholiques venus du monde entier et leur délivrer son message de paix. Cette année, les jeunes fidèles sont moins nombreux qu'initialement prévu, à cause de craintes d'attentat. L'attaque terroriste de Saint-Étienne-du-Rouvray a, par ailleurs, obscurci le rendez-vous des jeunes chrétiens traditionnellement festif.

François doit entamer son déplacement par une rencontre avec le président polonais et les évêques polonais au château royal de Wawel, où 800 invités seront présents. Dans la soirée, il apparaîtra à la fenêtre du palais archiépiscopal pour saluer les jeunes dans la rue, comme le faisait Jean Paul II.

"Un saint prêtre"

Avant d'atterrir à Cracovie pour être accueilli par le président Andrzej Duda et une petite foule enthousiaste, le chef de l’Église catholique a évoqué l'assassinat du père français Jacques Hamel, revendiqué par le groupe État Islamique. "Ce saint prêtre qui est mort au moment où il offrait une prière pour toute l'Église", est une victime innocente parmi tant d'autres, a dit le pape.

"Nous ne devons pas avoir peur de dire la vérité. Le monde est en guerre parce qu'il a perdu la paix", a confié le pape François aux journalistes qui l'accompagnaient en Pologne où il entamait mercredi une visite de cinq jours. Puis, de préciser : "Ce n'est pas une guerre de religions, toutes les religions souhaitent la paix [...] C'est une guerre d'intérêts. C'est une guerre pour les ressources naturelles. C'est une guerre pour la domination des peuples. C'est cette guerre."

Il a remercié les nombreuses personnes qui ont exprimé leurs condoléances après la mort de Jacques Hamel, et plus particulièrement le président François Hollande avec qui il s'est entretenu mardi.

Crise migratoire : l’appel du Pape à dépasser les peurs

Le souverain pontife a également abordé la délicate question de l'accueil des migrants. Après avoir loué le pays hôte pour avoir trouvé une entente durable avec l'Allemagne, et l'Église de Pologne pour le rapprochement entamé avec l'Église orthodoxe de Moscou, François a appelé les Polonais à "affronter les défis du moment, qui demandent le courage de la vérité". Il y a associé, outre les migrations, l'économie et la relation avec l'environnement.

Évoquant le "complexe phénomène migratoire", le pape a affirmé que celui-ci "demand[ait] un supplément de sagesse et de miséricorde pour dépasser les peurs", dans une allusion aux craintes de la société polonaise, très homogène, face aux migrants étrangers, que le gouvernement conservateur de Mme Beata Szydlo se refuse à accueillir, au nom de la sécurité. Le chef de l’Église catholique a appelé les Polonais à accueillir "tous ceux qui fuient la guerre et la faim", s'adressant aux autorités du pays moins de deux heures après son arrivée à Cracovie.

Enfin, abordant des problèmes qui font débat en Pologne, François a appelé à "une confrontation constructive entre les différentes positions", tout en réaffirmant les positions de l'Église sur la défense de la famille et la protection de la vie "de la conception à la mort naturelle", autrement dit en proscrivant l'avortement et l'euthanasie.

Avec AFP et Reuters
http://www.france24.com/

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