jeudi 21 juillet 2016

L'UE utilisera "tous les moyens" contre l'acier chinois affirme Juncker

Publié le 13-07-2016 à 13h57.
La Chine, qui produit à elle seule la moitié de l'acier mondial, est accusée d'écouler à l'étranger sa production à bas coût et de violer des accords commerciaux, au détriment des emplois dans l'UE.


"L'UE va défendre son industrie de l'acier" a affirmé le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ce mercredi Ng Han Guan / POOL / AFP

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a déclaré mercredi 13 juillet à Pékin que l'Union européenne (UE) utilisera "tous les moyens" à sa disposition pour endiguer le déferlement d'acier chinois, accusé de bousculer les marchés mondiaux. La Chine, qui produit à elle seule la moitié de l'acier mondial, est accusée d'écouler à l'étranger sa production à bas coût et de violer des accords commerciaux, au détriment des emplois dans l'UE.

"L'UE va défendre son industrie de l'acier. Nous ne sommes pas sans défense, et nous utiliserons tous les moyens à notre disposition", a assuré Jean-Claude Juncker. Le président a souligné le "lien clair" entre la réduction des surcapacités chinoises dans l'acier et l'octroi à la Chine du statut d'"économie de marché".

Pékin exige de l'UE qu'elle lui accorde d'ici la fin de l'année ce statut, car cette perspective figurait dans l'accord d'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001. Un tel statut pourrait déboucher sur une forte baisse des droits de douane, ouvrir davantage les portes aux produits chinois et menacer l'emploi.

Jean-Claude Juncker a déclaré que l'UE n'avait "pas encore pris sa décision" sur le sujet, mais devrait la prendre après une "évaluation des répercussions". Les exportations d'acier chinois vers l'UE ont bondi de 28% lors du premier trimestre 2016, alors que les prix ont chuté de plus de 30%, a déclaré Jean-Claude Juncker qui s'exprimait après un sommet commercial annuel UE-Chine. Enquête anti-dumping sur l'acier chinois

L'UE, deuxième productrice mondiale, a lancé une enquête anti-dumping sur l'acier chinois, à l'heure où les sidérurgistes européens souhaitent un net durcissement des tarifs douaniers, à l'image de ceux pratiqués aux Etats-Unis.

Pékin s'est engagé à faire face au problème mais s'inquiète des conséquences sociales de licenciements massifs. Le Premier ministre chinois Li Keqiang a défendu son gouvernement lors du sommet, déclarant que les surcapacités et l'effondrement des prix n'ont pas été "déclenchés par un pays" précis.

La commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström a déclaré qu'il y a eu durant le sommet une "pression impérieuse" mise sur la Chine afin qu'elle réduise ses surcapacités. Cecilia Malmström a plaidé pour une sortie du marché pour les entreprises sidérurgiques non viables et la suppression des subventions étatiques au secteur.

(Avec AFP)
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