vendredi 22 avril 2016

Thé-des bienfaits santé


Apprécié depuis des lustres, le thé est la deuxième boisson la plus consommée au monde après l’eau. Tel quel, le thé est très peu calorique. Il renferme une foule de principes actifs, dont des antioxydants, qui ont attiré l’attention des scientifiques.


Il existe de nombreuses variétés de thés et différents modes de transformation (thés fermentés, semi-fermentés, fumés, etc.). La présente fiche portera principalement sur le thé vert, qui est un thé non fermenté, et le thé noir, dont les feuilles ont subi plusieurs processus de transformation.
Principes actifs et propriétés
Antioxydants. Les antioxydants sont des composés qui protègent les cellules du corps des dommages causés par les radicaux libres. Ces derniers sont des molécules très réactives qui seraient impliquées dans le développement des maladies cardiovasculaires, de certains cancers et d’autres maladies liées au vieillissement1.
Le thé contient plusieurs polyphénols, une vaste famille d’antioxydants dont les trois principaux sont les catéchines, les théaflavines et les théarubigines. La teneur en polyphénols du thé peut varier en fonction de plusieurs facteurs comme le climat, la saison, la variété de thé, sa fraîcheur et le temps d’infusion. En général, le thé vert aurait une plus grande activité antioxydante que le thé noir. Selon une revue de la littérature scientifique, chez l’humain, la consommation de 300 ml et plus de thé vert entraîne dans les heures suivantes une augmentation significative de l’activité antioxydante du sang.
  • Catéchines. Les catéchines sont les antioxydants du thé qui font l’objet du plus grand nombre d’études. Le thé vert est celui qui en contient le plus. Le thé noir en renferme également, mais les procédés qu’il subit transforment une partie des catéchines en théaflavines et en théarubigines. De plus, l’ajout de lait au thé noir diminuerait quelque peu l’absorption des catéchines. Mais, cela ne nuirait pas nécessairement à l’activité antioxydante globale de ce thé dans l’organisme, estiment les chercheurs.
  • Autres polyphénols. Qu’il soit vert ou noir, le thé est également considéré comme une source d’autres polyphénols comme la quercétine et le kaempferol. Ces composés du thé, appartenant à la famille des flavonols, apporteraient aussi des effets bénéfiques sur la prévention des maladies cardiovasculaires et du cancer.
Infuser son thé pour en tirer le maximum de bienfaits
La température et le temps d’infusion influencent le contenu en antioxydants du thé que l’on boit. Pour en tirer le maximum de bienfaits, on doit infuser le thé vert ou le thé noir en feuilles au moins 2 minutes à 90°C. Plus le thé vert est infusé longtemps, plus son pouvoir antioxydant est grand. C’est du moins ce qui ressort d’une étude dont l’objectif était de mesurer le pouvoir antioxydant de thés préparés selon les méthodes les plus couramment utilisées. L’auteur de l’étude mentionne aussi qu’il est préférable de boire le thé noir sans lait puisque celui-ci, particulièrement lorsqu’il n’est pas écrémé, diminue le pouvoir antioxydant du thé. Le thé vert contient environ deux fois plus d’antioxydants que le thé noir.
La principale catéchine du thé vert est appelée EGCG (épigallocatéchine gallate). L’EGCG est considérée comme l’une des principales substances contribuant aux bienfaits du thé sur la santé. Les thés verts japonais en contiendraient davantage que les thés verts chinois.
 
Maladies cardiovasculaires. Selon des données provenant de revues de la littérature scientifique et d’études d’observation chez l’humain, le thé, ou certains de ses composés, serait bénéfique à la santé cardiovasculaire. Parmi ces composés, on note les antioxydants qui joueraient possiblement un rôle important. En effet, des études d’observation ont laissé entendre qu’une consommation élevée de flavonols, dans certains cas provenant principalement du thé, ainsi qu’une consommation élevée de catéchines, provenant du thé et d’autres sources, étaient associées à un risque plus faible de décès par maladie cardiovasculaire. Il a aussi été avancé que le thé pourrait contribuer à diminuer les concentrations de lipides sanguins chez l’animal. Chez l’humain, les données demeurent contradictoires à ce sujet. Dans l’ensemble, malgré toutes les données scientifiques actuellement disponibles, des résultats d’études cliniques sans équivoque doivent être publiés afin de mieux établir les bienfaits potentiels du thé sur la santé cardiovasculaire.
Cancer. Des études in vitro, chez l’animal et certaines études d’observation chez l’humain laissent entendre que le thé vert aurait des propriétés bénéfiques pour la prévention du cancer. L’EGCG serait notamment l’une des principales substances du thé vert à participer à cet effet préventif. En 2004, une demande a été déposée à la Food and Drug Administration (FDA) pour que cet organisme, qui s’occupe du contrôle des aliments aux États-Unis, accepte qu’une allégation soit apposée sur des étiquettes alimentaires. Cette allégation portait sur un lien entre la consommation quotidienne de thé vert et une réduction du risque de certains cancers. Après une analyse rigoureuse de la littérature scientifique, la FDA a conclu qu’il n’existait pas encore suffisamment d’études bien contrôlées pour confirmer un tel lien chez l’humain. Davantage de recherches devront donc être effectuées à cet effet.
Santé dentaire. Des revues de la littérature scientifique indiquent que le thé, qu’il soit vert ou noir, peut contribuer à diminuer la formation de la carie dentaire. Dans le cas du thé vert, ce sont ses polyphénols qui limiteraient la croissance de bactéries associées à la carie comme l’E. Coli, le S. Salivarius et le S. mutans. Par ailleurs, le thé vert et le thé noir auraient la capacité de diminuer l’activité de l’amylase salivaire, un enzyme dégradant l’amidon des aliments en sucres simples, ce qui contribuerait également à l’action anticariogène.
Poids corporel. Chez l’humain, quelques études cliniques ont démontré que les catéchines du thé pouvaient entraîner une légère diminution du poids corporel et du pourcentage de matières grasses. Cet effet pourrait s’expliquer notamment par une augmentation du métabolisme. Cependant, la plupart de ces études portaient sur des extraits purifiés de thé vert. De plus, ces travaux ne se sont pas penchés sur l’effet à long terme d’une telle consommation, et peu d’entre eux étaient rigoureusement contrôlés. En attendant davantage d’études sur le sujet, la vigilance demeure donc de mise dans l’interprétation de ces résultats.
Neuroprotection. Une étude d’observation chez l’humain a porté sur le lien potentiel entre le thé et les fonctions cognitives chez les personnes âgées. Les chercheurs ont découvert que les personnes qui consommaient deux tasses ou plus de thé vert par jour avaient un risque significativement plus faible de détérioration cognitive (par exemple l’orientation dans le temps et l’espace, l’attention, la mémoire). Ce lien n’était toutefois pas significatif dans le cas du thé oolong et du thé noir. L’EGCG, la principale catéchine antioxydante du thé vert, est l’un des composés qui peuvent expliquer les effets bénéfiques observés sur la fonction cognitive. D’autres revues de la littérature scientifique avancent que les polyphénols du thé vert pourraient aider à protéger le cerveau contre certaines maladies dégénératives comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. La recherche en est toutefois à ses débuts. D’autres études seront nécessaires pour approfondir les connaissances dans ce domaine.
Santé osseuse. Des études d’observation chez des femmes âgées indiquent une association entre une consommation régulière de thé et une meilleure densité osseuse. Des hypothèses ont été émises pour expliquer ces résultats, notamment le contenu en fluor et en flavonoïdes du thé qui pourrait avoir une influence sur la santé osseuse. D’autres études chez l’humain doivent cependant être menées pour consolider ces résultats préliminaires.

Autres propriétés

Le thé est-il antioxydant? On sait que le thé est antioxydant, mais on ne connaît pas son indice TAC.
Le thé est-il acidifiant? Non, il est plutôt alcalinisant : L’indice PRAL. de 100 g de thé indien infusé est de -0,3.
Le thé a-t-il une charge glycémique élevée? Donnée non disponible.

Nutriments les plus importants

Que vaut une « portion » de thé?
Poids/volume Thé infusé, régulier, non sucré, 1 tasse (250 ml) Thé vert, non sucré, 1 tasse (250 ml)
Calories 2 2
Protéines 0 g 0 g
Glucides 0,7 g 0,7 g
Lipides 0 g 0 g
Fibres alimentaires 0 g 0 g
Source : Nutrition Data System for Research, Version v4.03, Nutrition Coordination Center, University of Minnesota, Minneapolis, MN
Quelques variétés de thé moins connues...
Le thé oolong. Ses feuilles subissent une fermentation partielle, de sorte qu’il se situe à mi-chemin entre le thé vert (non fermenté) et le thé noir.
Une perle rare : le thé blanc. Ce thé est fait à partir de bourgeons et de pointes de très jeunes feuilles, longuement séchés, ce qui lui donne un goût très délicat et parfumé. Comme il n’est cueilli que quelques jours par an, il est l’un des thés les plus chers au monde. Selon certains chercheurs, il contiendrait encore plus de catéchines (des antioxydants), que le thé vert.

Précautions

La caféine
La caféine du thé est aussi appelée « théine ». Sa quantité peut dépendre de la variété de thé et des méthodes de transformation et de préparation. Par exemple, le thé vert contiendrait moins de caféine que le thé noir. Appréciée pour son effet stimulant, la caféine peut aussi causer des effets indésirables comme l’irritabilité, la nervosité, l’insomnie, un effet diurétique, une altération du rythme cardiaque et des désordres gastro-intestinaux. Les experts considèrent qu’une consommation de caféine dépassant 500 mg à 600 mg par jour est abusive. Une telle consommation peut constituer un risque pour la santé, notamment pour les os et le système cardiovasculaire. Chez les femmes en âge de procréer, on recommande de ne pas dépasser 300 mg par jour. Le tableau ci-dessous donne un aperçu de la teneur moyenne en caféine de quelques aliments et boissons.
Aliment/boisson Portion Caféine (mg)
Boisson gazeuse de type cola 1 cannette (355 ml) de 36 à 50
Chocolat sucré 1 tablette (41 g) 27
Thé en sachets 1 tasse (250 ml) 50
Thé vert 1 tasse (250 ml) 30
Café soluble (instantané) 1 tasse (250 ml) De 75 à 106
Café filtre 1 tasse (250 ml) 179
Café espresso ¼ tasse (75 ml) 135*
Source : Santé Canada. Aliments et nutrition. La caféine et votre santé, 2005. [Consulté le 13 août 2008] www.hc-sc.gc.ca
*Moyenne mesurée au cours d’une analyse publiée en 2003 : McCusker RR et al, 2003 (voir note 34).
Thé vert et chimiothérapie
Une étude publiée en février 2009 indique que la prise de suppléments de thé vert peut réduire l’effet du Velcade®, un médicament utilisé dans le traitement du myélome multiple (cancer de la moelle osseuse). Ainsi, lors d’essais menés d’abord sur des cellules cancéreuses, puis sur des souris, les chercheurs s’attendaient à ce qu’un supplément de thé vert augmente l’effet du médicament. Mais les polyphénols du thé ont plutôt protégé les cellules cancéreuses de l’effet du Velcade®. Ces résultats, même s’ils ont été obtenus sur des souris, incitent à la plus grande prudence. Ainsi, il est recommandé de s’abstenir de prendre du thé vert, infusé ou en supplément, durant les traitements anticancer.
Thé, fer et végétarisme
Malgré leurs bienfaits potentiels rapportés dans la littérature scientifique, les polyphénols et les tannins du thé diminuent l’absorption du fer contenu dans les végétaux. Les personnes végétariennes, qui ne consomment que ce type de fer, doivent ainsi demeurer vigilantes. Il est possible de diminuer cet effet négatif en évitant de consommer le thé en même temps que le repas. En effet, il est plus judicieux de le consommer une heure ou deux avant ou après.
Thé vert et anticoagulants
Afin d’éviter la formation d’un caillot sanguin, plusieurs personnes doivent consommer quotidiennement des médicaments anticoagulants tels que ceux mis en marché sous les appellations Coumadin®, Warfilone® et Sintrom®. Certains aliments et produits végétaux peuvent modifier la concentration de ces médicaments dans l’organisme, ce qui demande une prudence accrue. Santé Canada rappelle que le thé vert fait partie des aliments qui peuvent modifier la concentration sanguine d’anticoagulants. Il est donc préférable pour ces personnes de ne pas en consommer en quantité trop élevée. Il est fortement conseillé aux personnes sous anticoagulothérapie de consulter une diététiste-nutritionniste ou un médecin afin de mieux connaître l’ensemble des aliments pouvant interagir avec les anticoagulants.
Le reflux gastro-oesophagien
Plusieurs individus souffrent d’épisodes de reflux gastro-oesophagien, souvent reconnaissables par une remontée du contenu de l’estomac entraînant un inconfort ou une sensation de brûlure. Il est recommandé aux personnes souffrant de reflux gastro-oesophagiens, d’oesophagite (inflammation de l’oesophage) ou de hernie hiatale, d’éviter notamment les aliments riches en composés appelés méthylxanthines, comme le thé, le chocolat, le cola et le café. Ces aliments peuvent en effet entraîner un relâchement du sphincter oesophagien inférieur (situé à l’entrée de l’estomac), ce qui risquerait de causer un reflux du contenu gastrique dans l’oesophage.

(Source: www.passeportsante.net/fr/Nutrition)

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